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Violences domestiques: une action à tous les niveaux est nécessaire

Des femmes crient des slogans en marchant lors d'une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Lausanne (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Des femmes crient des slogans en marchant lors d'une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Lausanne (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Des femmes crient des slogans en marchant lors d'une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Lausanne (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Des femmes crient des slogans en marchant lors d'une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Lausanne (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 18.06.2021


La violence contre les femmes et la violence domestique ont augmenté en Suisse: 20'123 infractions ont été recensées en 2020. Un premier rapport relatif à la Convention d'Istanbul fait le point sur les mesures de lutte en vigueur et à venir.

En moyenne, une femme meurt des suites de telles violences toutes les deux semaines et demie en Suisse. Et 27'000 enfants sont concernés chaque année par la violence domestique, indique le gouvernement dans un communiqué.

Ce fléau cause de grandes souffrances et des mesures ont été prises à plusieurs niveaux, indique vendredi le gouvernement. Le rapport sur la mise en oeuvre de la Convention d'Istanbul ratifiée par la Suisse en 2018 dresse un état des lieux. Cette convention a déclenché en Suisse une nouvelle dynamique pour mieux lutter contre ces violences, écrit le gouvernement.

Selon ce rapport, la législation fédérale répond dans l'ensemble aux exigences de la Convention d'Istanbul. Elle a été renforcée depuis la signature de la convention. Une loi sur l'amélioration de la protection des victimes de violences est par exemple entrée en vigueur l'année dernière.

Plan d'action national

Dans le programme de législature 2019-2023, le Conseil fédéral a décidé de faire de la lutte contre la violence de genre l'un des axes principaux de la Stratégie Egalité 2030. Le Parlement a en outre intégré un plan d'action national pour la mise en oeuvre de la convention.

Confédération et cantons ont signé une feuille de route définissant plusieurs mesures, dont la mise en place d’un numéro de téléphone central pour les victimes. Divers cantons et communes ont aussi adopté leurs propres plans d’action et trains de mesures visant à mettre en œuvre la Convention d’Istanbul.

Au niveau national, les organisations privées et publiques ont, depuis cette année, la possibilité de solliciter des aides financières de la Confédération pour leurs projets de prévention et de lutte contre la violence envers les femmes. S’agissant du volet protection et aide, une plateforme en ligne (www.aide-aux-victimes.ch) fournit depuis 2019 des informations et du soutien aux victimes de violence.

Mieux définir le viol

D'autres mesures sont prévues. La disposition concernant la surveillance des décisions d’interdiction géographique ou de contact entrera en vigueur le 1er janvier 2022. Par ailleurs, une commission parlementaire a mené une consultation sur une révision des normes pénales punissant les infractions sexuelles.

Au final, le rapport souligne la nécessité de mener des actions en collaboration avec les cantons, les communes et la société civile. Le gouvernement répète que la lutte contre la violence envers les femmes est une priorité.

Ce premier rapport de la Suisse sert de point de départ au monitorage effectué par le groupe d’experts GREVIO (Group of experts on action against violence against women and domestic violence). Ce dernier effectuera une visite et formulera des recommandations d'ici à la fin 2022.

Mesures insuffisantes

Pour le Réseau Convention Istanbul, qui regroupe les milieux actifs sur le terrain, les mesures actuelles et prévues ne sont de loin pas suffisantes. Il manque un financement substantiel pour lutter contre la violence domestique. Il y a aussi trop de différences entre les cantons. Le Réseau publiera son propre rapport le 5 juillet.

Les chiffres sont en effet inquiétants malgré les stratégies de lutte mises en place. Les infractions relatives à la violence envers les femmes augmentent depuis 2018. Cette année-là, les polices en recensaient 18'522, en 2020 plus de 1600 supplémentaires. Les homicides sont restés stables (28 en 2020) tout comme les lésions corporelles simples (2123).

En revanche, la statistique recense 6576 infractions liées à des voies de fait, à savoir des infractions contre la vie et l'intégrité corporelle qui ne causent ni lésion corporelle ni atteinte à la santé. C'est 850 de plus qu'en 2018. Les injures ont aussi augmenté, passant de 3265 à 3815 cas en 2020.

ats

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