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Vingt morts à Gaza, roquettes sur Israël et 500 blessés à Jérusalem

Plus de 300 personnes ont été blessées ce lundi, selon le Croissant-Rouge palestinien. © KEYSTONE/AP/Mahmoud Illean
Plus de 300 personnes ont été blessées ce lundi, selon le Croissant-Rouge palestinien. © KEYSTONE/AP/Mahmoud Illean
Plus de 300 personnes ont été blessées ce lundi, selon le Croissant-Rouge palestinien. © KEYSTONE/AP/Mahmoud Illean
Plus de 300 personnes ont été blessées ce lundi, selon le Croissant-Rouge palestinien. © KEYSTONE/AP/Mahmoud Illean
Plus de 500 personnes ont été blessées ce lundi, selon le Croissant-Rouge palestinien. © KEYSTONE/AP/Mahmoud Illean
Plus de 500 personnes ont été blessées ce lundi, selon le Croissant-Rouge palestinien. © KEYSTONE/AP/Mahmoud Illean


Publié le 11.05.2021


Israël et les Palestiniens étaient engagés mardi dans l'une des plus importantes escalades de violences de ces dernières années. Au moins 20 personnes sont mortes dans la bande de Gaza.

Neuf enfants et un haut commandant du Hamas figurent parmi les personnes qui ont péri lundi soir dans des frappes attribuées à l'armée israélienne. Elles ont été menées dans la bande de Gaza en riposte à désormais des dizaines de roquettes tirées depuis l'enclave palestinienne, après de nouveaux affrontements ayant fait plus de 500 blessés sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam nommé Mont du Temple par les Juifs, à Jérusalem-Est.

Selon un dernier bilan de l'armée israélienne peu avant minuit, plus de 150 roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, dont des "dizaines" ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer".

Et alors que les salves se poursuivaient dans la nuit, un Arabe Israélien a succombé à des blessures par balle en marge d'accrochages avec des Israéliens dans la ville de Lod (centre), où des voitures ont été incendiées, a indiqué la police locale sans épiloguer.

"Ligne rouge" franchie

Ces violences ont coïncidé avec la "Journée de Jérusalem", qui marque selon le calendrier hébraïque la prise de la partie orientale, peuplée de Palestiniens, de la Ville sainte par l'armée israélienne en 1967. Et elles interviennent après des semaines de tensions à Jérusalem.

"Les organisations terroristes à Gaza ont franchi une ligne rouge (...) en tirant des roquettes jusque dans la région de Jérusalem", a déclaré en soirée le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Israël réagira avec force (...), celui qui attaque en paiera le prix fort. Je vous le dis, citoyens d'Israël, le conflit actuel pourrait durer un certain temps", a ajouté le Premier ministre, qui tenait tard en soirée des consultations avec les chefs de l'armée et des services secrets intérieurs, le Shin Beth.

Barrage de roquettes

Après de violents heurts le matin à Jérusalem, le Hamas avait adressé un ultimatum à Israël en réclamant que ses forces se retirent d'ici 18h00 (17h00 en Suisse) de l'esplanade des Mosquées, haut lieu de tensions entre Palestiniens et Israéliens dans le coeur de la Vieille ville.

Et, à 18h00, un barrage de roquettes a fusé de cette enclave paupérisée de deux millions d'habitants, vers Israël.

Si la majorité des roquettes ont été interceptées par le bouclier antimissiles "Dôme de Fer" certaines se sont abattues sur le territoire israélien, et un missile anti-char a fait un blessé léger dans une localité israélienne limitrophe de la bande de Gaza.

Médiation

"Nous tenons le Hamas pour responsable de ces attaques", a déclaré Jonathan Conricus, porte-parole de l'armée israélienne, qui a suspendu un important exercice militaire en raison de ces affrontements.

"Nous avons commencé à frapper des positions du Hamas (...) et je dis bien 'commencé'", a ajouté ce responsable, confirmant que l'armée israélienne avait ciblé un haut commandant du Hamas dans le nord de la bande de Gaza. Plus tard dans la soirée, l'armée a ajouté avoir ciblé d'autres membres du mouvement islamiste et a multiplié les frappes sur l'enclave.

Les autorités locales à Gaza ont fait état de 20 morts, incluant neuf enfants, et de nombreux blessés dans ces frappes, les plus importantes depuis novembre 2019. Les secouristes israéliens ont fait état de trois blessés et de sept personnes victimes d'attaques de panique qui ont été transportées à l'hôpital.

Lundi soir, des sources diplomatiques ont affirmé à l'AFP que l'ONU, avec l'aide du Qatar et de l'Egypte, avait amorcé une médiation auprès des parties "concernées" afin d'obtenir une désescalade. "Il est impératif que toutes les parties prennent des mesures" en ce sens, a pour sa part plaidé le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, tandis que la France disait craindre une "escalade de grande ampleur".

Pierre d'achoppement

Après un week-end marqué par de vives tensions à Jérusalem-Est, la journée de lundi avait débuté de manière frontale, avec des jets de pierres par des centaines de Palestiniens contre les forces de l'ordre israéliennes positionnées sur l'Esplanade des Mosquées et qui ont répliqué avec des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, plus de 520 Palestiniens ont été blessés, dont de nombreux aux yeux et à la tête, alors que la police israélienne a fait état d'au moins neuf blessés dans ses rangs, pour ces accrochages les plus violents depuis 2017 à Jérusalem-Est.

En début de soirée, une marche de milliers de jeunes Israéliens dans la Vieille ville pour commémorer la "Journée de Jérusalem", qui aurait pu mener à de nouveaux accrochages, a été annulée par ses organisateurs.

Mais, tandis que des manifestations étaient rapportées dans plusieurs villes de Cisjordanie occupée, la tension dans la Ville sainte n'est pas retombée et des manifestations ont commencé à se multiplier dans différentes villes de Cisjordanie occupée, où le Croissant-Rouge a dénombré un total de 200 blessés.

En fin de soirée, des milliers de fidèles musulmans étaient encore réunis sur l'Esplanade des Mosquées -où un incendie a eu lieu- pour prier avant la fin du mois de ramadan cette semaine. Et de nouveaux heurts ont éclaté entre des manifestants palestiniens et des forces de l'ordre israélienne, dont les grenades assourdissantes résonnaient dans la nuit de Jérusalem, tandis que les sirènes des ambulances hurlaient de nouveau.

ats, afp

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