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Une hausse des fusillades à New York nourrit la polémique

Durant le week-end férié du 4 juillet, la police new yorkaise a enregistré 45 fusillades et 11 morts sur trois jours, selon la police, contre 16 fusillades sur cette période en 2019 (archives). © KEYSTONE/AP/Frank Franklin II
Durant le week-end férié du 4 juillet, la police new yorkaise a enregistré 45 fusillades et 11 morts sur trois jours, selon la police, contre 16 fusillades sur cette période en 2019 (archives). © KEYSTONE/AP/Frank Franklin II


Publié le 07.07.2020


Hausse de 130% des fusillades en juin: la police new-yorkaise a déploré lundi une hausse de la criminalité qu'elle a attribuée partiellement au climat créé par les manifestations anti-racistes. Cela risque d'alimenter la polémique sur les réformes policières en cours.

Parmi les raisons de cette hausse, les responsables de la police new-yorkaise ont cité la libération prématurée de détenus par peur d'infection au coronavirus dans les prisons, la fermeture des tribunaux ou encore, selon le chef Terence Monahan, "une animosité énorme" contre la police dans le sillage des manifestations Black Lives Matter, qui a "fait chuter le moral" des agents.

L'augmentation des fusillades - +130% en juin 2020 comparé à juin 2019 - avait déjà été pointée du doigt par la police de New York ces dernières semaines. Le week-end férié du 4 juillet a confirmé la tendance: 45 fusillades et 11 morts répertoriés sur trois jours, selon la police, contre 16 fusillades sur cette période en 2019.

M. Monahan a aussi dénoncé une nouvelle loi municipale "folle", qui selon lui permet désormais d'inculper tout policier qui maintiendrait un suspect au sol en appuyant sur son torse.

"Situation très sérieure"

George Floyd a été tué le 25 mai par un policier blanc qui a maintenu son genou sur son cou pendant près de neuf minutes, alors que cet homme noir répétait ne plus pouvoir respirer.

Le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, a qualifié cette hausse des fusillades - alors que la criminalité était en baisse constante à New York depuis les années 90 - de "situation très sérieuse".

Mais lui qui a soutenu publiquement les manifestants a surtout cité la pandémie comme explication. "Nous ressentons les effets de gens enfermés depuis des mois, de l'activité économique qui n'a pas encore pleinement repris", a-t-il déclaré lors d'un point-presse, qualifiant aussi la fermeture des tribunaux de "problème central".

Cette recrudescence des fusillades risque d'alimenter la controverse sur les réformes policières - et notamment la baisse des budgets de la police - engagées dans plusieurs métropoles gérées par des démocrates, comme New York, Chicago ou Seattle, pour répondre à ces manifestations anti-racistes sans précédent depuis les années 60.

Le président Donald Trump a multiplié récemment les tweets pour dénoncer ces réformes et les maires démocrates de ces villes, lundi encore estimant que New York et Chicago "protègent les criminels".

ats, afp

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