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Trois Américains blancs jugés pour le meurtre d'un joggeur noir

Le jeune homme avait été abattu alors qu'il faisait un jogging (archives). © KEYSTONE/EPA/ERIK S. LESSER
Le jeune homme avait été abattu alors qu'il faisait un jogging (archives). © KEYSTONE/EPA/ERIK S. LESSER


Publié le 19.10.2021


La sélection des jurés a commencé lundi dans le procès de trois Américains blancs, répondant du meurtre d'un jeune joggeur noir. Le fait divers avait scandalisé les Etats-Unis et alimenté les grandes manifestations antiracistes de l'été 2020.

L'affaire a failli ne jamais être connue tant les autorités locales se sont efforcées de l'étouffer.

Le 23 février 2020, Ahmaud Arbery, 25 ans, faisait un jogging à Brunswick, en Géorgie, quand il avait été pris en chasse par les trois hommes, un père et son fils, âgés de 65 et 35 ans, ainsi qu'un de leur voisin de 52 ans.

Le père et son fils, armés, étaient à bord du même pick-up, tandis que leur voisin les suivait avec son propre véhicule en filmant la scène. Après une altercation, le plus jeune d'entre eux avait ouvert le feu et tué le joggeur.

Les trois hommes avaient ensuite assuré l'avoir pris pour un cambrioleur opérant dans les environs. Ils avaient invoqué une loi de Géorgie autorisant de simples citoyens à procéder à des arrestations.

Diffusion de la vidéo

Pendant près de trois mois, les services du procureur local n'avaient décidé aucune interpellation. Il avait fallu la diffusion de la vidéo du drame, relayée massivement sur les réseaux sociaux au début mai 2020, pour que l'enquête soit confiée à la police de l'Etat. Peu après, les trois hommes avaient été interpellés et inculpés pour "meurtre" et "arrestation arbitraire".

Compte tenu de l'extrême médiatisation du dossier, la sélection des jurés durera plusieurs jours. Les accusés devraient ensuite plaider la légitime défense, en soutenant qu'Ahmaud Arbery a résisté à une arrestation légitime.

Les procureurs devraient eux insister sur le fait que le jeune homme n'était pas armé et que rien ne le lie à une série de cambriolages ayant eu lieu dans le quartier où il courait.

Depuis le drame, l'Etat de Géorgie a adopté une nouvelle loi réprimant les crimes racistes et a aboli celle qui autorisait les citoyens à procéder à des arrestations. De son côté, la justice fédérale est aussi intervenue et a inculpé les trois hommes de crime raciste. Cela fera l'objet d'un autre procès, devant un tribunal fédéral, en février.

ats, afp

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