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Réquisitoire en règle de la Chine contre les Etas-Unis

Wendy Sherman, numéro 2 de la diplomatie américaine, est la plus haute responsable américaine à se rendre en Chine depuis l'élection de Joe Biden (archives). © KEYSTONE/EPA/YONHAP
Wendy Sherman, numéro 2 de la diplomatie américaine, est la plus haute responsable américaine à se rendre en Chine depuis l'élection de Joe Biden (archives). © KEYSTONE/EPA/YONHAP
Wendy Sherman, numéro 2 de la diplomatie américaine, est la plus haute responsable américaine à se rendre en Chine depuis l'élection de Joe Biden (archives). © KEYSTONE/EPA/YONHAP
Wendy Sherman, numéro 2 de la diplomatie américaine, est la plus haute responsable américaine à se rendre en Chine depuis l'élection de Joe Biden (archives). © KEYSTONE/EPA/YONHAP


Publié le 26.07.2021


La faute aux Américains... La première visite en Chine d'une haute responsable de la diplomatie américaine de l'ère Biden a donné lieu lundi à un réquisitoire en règle de Pékin contre Washington.

Wendy Sherman, numéro deux du département d'Etat américain, est arrivée dimanche dans la grande ville de Tianjin (nord de la Chine), où elle doit s'entretenir avec le ministre chinois des Affaires étrangères.

Alors que les deux premières puissances mondiales restent à couteaux tirés sur nombre de sujets, des droits humains au commerce en passant par la technologie et la reprise en main de Pékin à Hong Kong, cette rencontre sur le sol chinois est la première pour un haut responsable de la diplomatie américaine depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche au début de l'année.

Relations "dans une impasse"

La presse n'a pas été conviée lundi matin à assister à la rencontre entre Mme Sherman et le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Feng.

Mais selon des propos communiqués par la diplomatie chinoise, M. Xie a accusé les Américains d'être entièrement responsables de la détérioration des liens entre les deux géants du Pacifique. Les relations sont "dans une impasse" et Washington doit cesser de "diaboliser" Pékin, a-t-il lancé.

"Fondamentalement, c'est parce que les Américains voient la Chine comme un ennemi imaginaire", a-t-il ajouté, exhortant Washington à "changer d'état d'esprit erroné et de politique dangereuse".

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden n'a guère modifié la politique de son prédécesseur envers la Chine, laissant notamment en place les sanctions commerciales imposées par Donald Trump sur les produits chinois. Il s'est en outre efforcé de convaincre les alliés de l'Amérique de rejoindre un front commun des démocraties face à une Chine perçue comme de plus en plus autoritaire et agressive.

"Un piège"

Cette politique est vivement contestée par le régime chinois, qui s'était déjà livré à une guerre des mots lors du premier face-à-face de l'ère Biden entre diplomates des deux pays en mars à Anchorage (Alaska).

L'administration Biden a résumé sa stratégie chinoise par un triptyque confrontation-concurrence-coopération, se laissant une marge de manoeuvre pour discuter avec Pékin "là où c'est possible", notamment sur le climat.

Mais cet espoir s'est heurté lundi à une fin de non-recevoir. Le peuple chinois voit dans la stratégie américaine "une tentative mal déguisée de freiner la Chine et de la réprimer", a martelé M. Xie à son interlocutrice.

"L'accent est mis en fait (par Washington) sur la confrontation, tandis que la coopération n'est que de l'opportunisme et la concurrence un piège", a-t-il estimé.

Listes de demandes

Selon la diplomatie chinoise, M. Xie a remis deux listes à Mme Sherman, l'une de "méfaits" américains, pris par l'ex-administration Trump (2017-2021), que Pékin souhaite voir rectifiés. Et l'autre comportant une série de cas individuels.

Parmi ces demandes, le régime du président Xi Jinping exige que Washington lève les restrictions de visas pour les membres du Parti communiste chinois et leur famille ainsi que pour les étudiants chinois.

Pékin réclame aussi la fin de la "répression" envers ses entreprises et la levée de la demande d'extradition de Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, arrêtée au Canada fin 2018. Le gouvernement chinois demande par ailleurs aux Etats-Unis de cesser de considérer ses médias comme étant des "agents étrangers".

Jusqu'ici, depuis l'entrée en fonction de l'administration Biden, seul l'émissaire américain pour le climat John Kerry s'était rendu en Chine, en avril. Le climat est l'un des rares thèmes sur lesquels Washington espère pouvoir coopérer avec les Chinois.

La partie américaine n'avait toujours pas communiqué lundi après-midi sur la teneur des propos de Mme Sherman à Tianjin. Dans un tweet, Mme Sherman a adressé dimanche ses condoléances à la Chine pour les victimes des inondations de la semaine dernière dans le centre du pays.

ats, afp

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