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Poutine se moque de Biden, promet de défendre les intérêts russes

Le président Biden affiche depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier une grande fermeté à l'égard du maître du Kremlin, par opposition avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump jusque dans son camp républicain. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik
Le président Biden affiche depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier une grande fermeté à l'égard du maître du Kremlin, par opposition avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump jusque dans son camp républicain. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik
Le président Biden affiche depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier une grande fermeté à l'égard du maître du Kremlin, par opposition avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump jusque dans son camp républicain. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik
Le président Biden affiche depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier une grande fermeté à l'égard du maître du Kremlin, par opposition avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump jusque dans son camp républicain. © KEYSTONE/AP/Andrew Harnik
"C'est celui qui le dit qui l'est !", a lâché M. Poutine selon des propos retransmis à la télévision russe. © KEYSTONE/AP/Alexei Druzhinin
"C'est celui qui le dit qui l'est !", a lâché M. Poutine selon des propos retransmis à la télévision russe. © KEYSTONE/AP/Alexei Druzhinin


Publié le 18.03.2021


Le président russe Vladimir Poutine s'est moqué jeudi de son homologue américain Joe Biden, qui l'avait qualifié de "tueur". Il a ensuite réaffirmé que la Russie défendra ses intérêts face aux Etats-Unis.

Cette passe d'armes verbale semble précipiter la relation américano-russe dans une nouvelle spirale de tensions alors que, malgré leurs multiples désaccords, les deux puissances disaient, depuis le changement d'administration américaine, vouloir coopérer sur des dossiers d'intérêts communs.

"C'est celui qui le dit qui l'est !", a lâché M. Poutine selon des propos retransmis à la télévision russe: "Ce n'est pas juste une expression enfantine (...), nous voyons toujours en l'autre nos propres caractéristiques".

La veille, Joe Biden avait répondu par l'affirmative à un journaliste lui demandant si le maître du Kremlin était "un tueur". Des propos qu'il ne regrette pas, a indiqué jeudi sa porte-parole Jen Psaki.

"Nous défendrons nos propres intérêts et nous travaillerons avec (les Américains) aux conditions qui nous seront avantageuses", a insisté M. Poutine.

Pour "une discussion en direct"

Dans la soirée, il est revenu sur ces échanges pour proposer à son homologue "une discussion en direct" diffusée en ligne ou à la télévision vendredi ou lundi.

"Cela serait intéressant pour le peuple russe, le peuple américain et pour beaucoup d'autres pays", a-t-il déclaré à la télévision. La Maison Blanche n'a pas répondu dans l'immédiat, Jen Psaki indiquant seulement que M. Biden voyage vendredi et est "très occupé".

Au-delà de ces piques, Moscou a fait savoir que les remarques de M. Biden étaient inacceptables à ses yeux. Fait inédit depuis 1998, l'ambassadeur russe aux Etats-Unis a été rappelé pour des consultations sur les relations russo-américaines, plongées dans "l'impasse".

Selon l'ambassade russe, les "déclarations irréfléchies de responsables américains risquent d'entraîner l'effondrement de relations déjà excessivement conflictuelles". Seul signe jusqu'ici de désescalade, le département d'Etat américain a assuré qu'il ne prévoyait pas de rappeler son propre représentant à Moscou.

"Langage très clair" salué

Dans son entretien mercredi à la chaîne ABC, M. Biden avait plus globalement tapé du point sur la table face au dirigeant russe, disant vouloir lui faire "payer" l'ingérence dans les élections américaines de 2016 et 2020, que Moscou dément.

Ces propos ont été qualifiés mercredi par le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, d'"insulte" aux Russes et d'"attaque" contre son pays.

Réaction étrangère, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a salué le "langage très clair" des Etats-unis à l'égard de la Russie tout en disant souhaiter "maintenir la fenêtre de dialogue ouverte avec Moscou", sur le désarmement ou le changement climatique.

Relations délétères

Les relations russo-américaines et plus généralement russo-occidentales sont délétères depuis des années: annexion de la Crimée, guerre en Ukraine, conflit en Syrie ou l'empoisonnement puis l'emprisonnement de l'opposant Alexeï Navalny...

De multiples sanctions et contre-sanctions ont été adoptées en conséquence. Washington a annoncé mercredi encore qu'il étendait les restrictions d'exportation de produits sensibles vers la Russie, et menacé jeudi de sanctions "toutes les entités impliquées" dans le projet controversé de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne.

Le G7 a lui de nouveau dénoncé "l'occupation" de la Crimée. Jeudi, M. Poutine s'est justement adressé à Joe Biden durant des évènements célébrant l'annexion de la péninsule ukrainienne en mars 2014.

Le président américain affiche depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier une grande fermeté à l'égard du Kremlin, contrastant avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump.

Mais la brusque dégradation des rapports russo-américains pourrait menacer la coopération naissante sur des dossiers d'intérêt commun, dont le meilleur exemple a encore été cité par M. Biden mercredi: le prolongement du traité de limitation des arsenaux nucléaires New Start.

ats, afp

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