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Ministère français de la justice perquisitionné pendant 15 heures

Une perquisition est en cours au ministère de la Justice dans le cadre de l'enquête visant le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (photo) pour de possibles conflits d'intérêts (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/THOMAS SAMSON / POOL
Une perquisition est en cours au ministère de la Justice dans le cadre de l'enquête visant le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (photo) pour de possibles conflits d'intérêts (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/THOMAS SAMSON / POOL
Une perquisition est en cours au ministère de la Justice dans le cadre de l'enquête visant le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (photo) pour de possibles conflits d'intérêts (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/THOMAS SAMSON / POOL
Une perquisition est en cours au ministère de la Justice dans le cadre de l'enquête visant le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (photo) pour de possibles conflits d'intérêts (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/THOMAS SAMSON / POOL


Publié le 02.07.2021


Une perquisition a été menée jeudi au ministère français de la justice dans le cadre de l'enquête visant Eric Dupond-Moretti sur de possibles conflits d'intérêts entre son action de garde des sceaux et ses anciennes fonctions d'avocat. L'opération a duré 15 heures.

La perquisition, qui a débuté vers 09h00, s'est terminée vers minuit, selon une source proche du dossier. Elle était menée par une vingtaine de gendarmes de la section de recherches de Paris, avec des magistrats de la cour de justice de la République (CJR).

Eric Dupond-Moretti, qui est resté jusqu'à la fin, a assisté à la perquisition de son bureau. Selon son avocat, les opérations ont pris du temps, car les enquêteurs avaient souhaité ouvrir de vieux coffres sous la bibliothèque du bureau du garde des sceaux, dont personne n'avait la clef.

"Il a fallu des interventions avec des perceuses et meuleuses pour découvrir qu'il n'y avait rien à l'intérieur", a ajouté le conseil du ministre, qui a regretté "un déploiement de forces totalement disproportionné".

"Fadettes"

L'enquête pour "prise illégale d'intérêts" a été ouverte en janvier à la CJR, seule juridiction habilitée à juger des ministres. Elle fait suite à des plaintes déposées par trois syndicats de magistrats et l'association Anticor.

"Le garde des sceaux est serein: les faits dont est saisie la CJR sont une procédure initiée par sa prédécesseure, Mme Belloubet, et le ministre a suivi les avis des magistrats qui composent ses services en saisissant l'inspection générale de la justice", a ajouté l'avocat.

Selon le Canard enchaîné, M. Dupond-Moretti devrait être prochainement convoqué par les magistrats de la CJR et risque une mise en examen. Le premier ministre français Jean Castex a lui déjà été entendu le 7 juin dans cette affaire, en tant que témoin.

Au coeur des accusations figure l'enquête administrative ordonnée par Eric Dupond-Moretti en septembre contre trois magistrats du parquet national financier (PNF). Tous les trois avaient participé à une enquête préliminaire visant à identifier la taupe qui aurait informé l'ex-président Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute dans une affaire de corruption.

MM. Sarkozy et Herzog ont depuis été condamnés dans ce dossier à trois ans de prison, dont un ferme. Ils ont fait appel. Le PNF avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") de ténors du barreau, dont Eric Dupond-Moretti, un ami de Thierry Herzog.

M. Dupond-Moretti avait alors dénoncé des "méthodes de barbouze" et déposé une plainte pour "atteinte à la vie privée", avant de la retirer le soir de sa nomination, en juillet, comme garde des sceaux.

Les syndicats lui reprochent aussi d'avoir ouvert une autre enquête administrative à l'encontre du magistrat, aujourd'hui en poste à Nice. Avant de devenir ministre, M. Dupond-Moretti avait été l'avocat d'un haut policier monégasque mis en examen par ce magistrat, alors détaché à Monaco, dont il avait critiqué les méthodes de "cow-boy". Ce juge s'était exprimé à la télévision sur cette affaire après son départ forcé de son poste.

ats, afp

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