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Les funérailles du président haïtien assassiné le 23 juillet

Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné il y a neuf jours à son domicile par un commando armé (archives). © KEYSTONE/EPA/Orlando Barria
Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné il y a neuf jours à son domicile par un commando armé (archives). © KEYSTONE/EPA/Orlando Barria


Publié le 17.07.2021


Les funérailles du président haïtien assassiné il y a neuf jours à son domicile par un commando armé auront lieu le 23 juillet à Cap-Haïten, ont annoncé les autorités vendredi. Son épouse, blessée pendant l'attaque et hospitalisée à Miami, devrait y assister.

La police haïtienne a arrêté une vingtaine de personnes, dont plusieurs anciens militaires colombiens accusés d'avoir fait partie du commando venu tuer Jovenel Moïse, mais d'importantes zones d'ombre subsistent dans l'enquête.

La police colombienne, qui mène aussi une enquête, a affirmé vendredi qu'un ancien fonctionnaire haïtien du ministère de la justice, Joseph Felix Badio, avait donné l'ordre à deux des mercenaires colombiens d'assassiner le président. Les membres du commando avaient d'abord reçu pour instruction d'arrêter M. Moïse, avant que la consigne change, environ trois jours avant l'opération.

Joseph Félix Badio fait l'objet d'un avis de recherche lancé par les autorités haïtiennes, comme l'ancien sénateur John Joel Joseph, tous deux étant décrits comme des individus "dangereux et armés".

Les forces de l'ordre colombiennes n'ont toutefois pas précisé si Joseph Felix Badio avait agi sur l'ordre de commanditaires, ni les raisons qui l'ont poussé à donner cette directive.

"L'enquête aboutira"

Un mystérieux commanditaire présumé, Christian Emmanuel Sanon, un Haïtien venu de Floride, a été arrêté dimanche par la police haïtienne.

L'apparente facilité avec laquelle les assaillants sont parvenus à tuer Jovenel Moïse ayant éveillé des soupçons envers son équipe de sécurité, son chef Dimitri Hérard et trois autres responsables ont été placés à l'isolement. 24 agents ont été frappés de mesures conservatoires.

"L'enquête aboutira", a promis le premier ministre par intérim Claude Joseph vendredi, affirmant que cette investigation était "la chose la plus importante".

Au même moment, l'ancien président Jean-Bertrand Aristide a fait son retour sur l'île, attendu par plusieurs centaines de ses soutiens. Il s'était rendu à Cuba à la fin juin pour être soigné du Covid-19.

Ancien prêtre catholique, M. Aristide a été le premier président élu d'Haïti. Renversé par un coup d'Etat en 1991, il s'était exilé, avant de rentrer à Haïti en 1994 à la suite d'une intervention américaine. Il était ensuite redevenu président en 2001, pour démissionner en 2004 sous pression des Etats-Unis, de la France et du Canada, confronté à une insurrection armée et une révolte populaire.

ats, afp

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