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Le journaliste Gershkovich, détenu en Russie, est en "bonne santé"

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est inquiété la semaine dernière de l'absence d'accès à Evan Gershkovich, assurant faire pression "pratiquement tous les jours" pour y remédier. © KEYSTONE/AP/Jacquelyn Martin
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est inquiété la semaine dernière de l'absence d'accès à Evan Gershkovich, assurant faire pression "pratiquement tous les jours" pour y remédier. © KEYSTONE/AP/Jacquelyn Martin


Publié le 04.07.2023


L'ambassadrice des Etats-Unis en Russie a été autorisée lundi à rendre visite en prison au journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté fin mars. Celui-ci est "en bonne santé", selon elle.

Lynne Tracy s'est rendue à la prison moscovite de Lefortovo, a indiqué le département d'Etat américain. Il ne s'agit que de leur deuxième rencontre depuis l'interpellation du journaliste lors d'un reportage à Ekaterinbourg (Oural) le 29 mars.

Les autorités russes ont refusé à plusieurs reprises d'accorder une visite consulaire à Evan Gershkovich, visé par des accusations d'"espionnage" qu'il rejette. "L'ambassadrice Tracy a fait savoir que M. Gershkovich était en bonne santé et qu'il restait fort, en dépit des circonstances", a précisé un porte-parole du département d'Etat.

Evan Gershkovich, qui a travaillé pour l'AFP, est le premier journaliste étranger arrêté en Russie pour espionnage depuis la chute de l'Union soviétique. Son arrestation s'inscrit dans le contexte des graves tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie provoquées par le conflit en Ukraine, où Washington soutient Kiev militairement et financièrement face à Moscou.

Accusations rejetées

Les Etats-Unis et l'employeur d'Evan Gershkovich, le Wall Street Journal, rejettent comme lui les accusations d'"espionnage" formulées par les autorités russes. Ils reprochent à Moscou de s'en prendre à lui en raison de son travail de journaliste.

Le département d'Etat a indiqué qu'il continuerait à réclamer la libération d'Evan Gershkovich et demanderait, dans l'intervalle, un accès consulaire régulier. La Russie a indiqué avoir refusé cet accès en réponse au refus américain de délivrer des visas à certains journalistes russes en avril.

La semaine dernière, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est inquiété de cette absence d'accès à Evan Gershkovich et a assuré que les Etats-Unis faisaient pression "pratiquement tous les jours" pour y remédier. "Parallèlement, nous continuons à chercher des façons de le ramener chez lui", tout comme Paul Whelan, ancien sous-officier du corps des Marines incarcéré depuis quatre ans, a ajouté M. Blinken.

"Extrêmement déçus"

L'ambassadrice Tracy n'a pas vu M. Whelan depuis mai. Un tribunal de Moscou a rejeté la demande de libération d'Evan Gershkovich le 22 juin. Lynne Tracy, qui a assisté à l'audience, a affirmé que les Etats-Unis étaient "extrêmement déçus".

Washington a fortement réduit ses contacts à haut niveau avec Moscou depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, mais a fait des exceptions pour organiser deux échanges de prisonniers. En décembre, la basketteuse américaine Brittney Griner, arrêtée en Russie pour des accusations de trafic de cannabis, a été libérée contre Viktor Bout, un marchand d'armes russe prisonnier aux Etats-Unis.

ats

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