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Le déménagement du mudac exige une sacrée logistique

Les collaborateurs du mudac commencent à emballer les pièces les plus petites en vue du déménagement à Plateforme 10, ici l'oeuvre en verre S.M.O.K.E. Landscape de Mathieu Lehanneur. © Keystone/LAURENT GILLIERON
Les collaborateurs du mudac commencent à emballer les pièces les plus petites en vue du déménagement à Plateforme 10, ici l'oeuvre en verre S.M.O.K.E. Landscape de Mathieu Lehanneur. © Keystone/LAURENT GILLIERON
Certaines oeuvres de la collection d'art verrier, ici Lucid Love de Verhoeven Twinsm sont particulièrement complexes à déménager. © Keystone/LAURENT GILLIERON
Certaines oeuvres de la collection d'art verrier, ici Lucid Love de Verhoeven Twinsm sont particulièrement complexes  à déménager. © Keystone/LAURENT GILLIERON
Le déménagement de la collection d'art verrier du mudac exige une logistique importante. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Le déménagement de la collection d'art verrier du mudac exige une logistique importante. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 23.02.2021


Le mudac à Lausanne prépare depuis quelques mois son déménagement à Plateforme 10. Son défi: déplacer la plus grande collection d'art verrier d'Europe, ses pièces volumineuses, lourdes ou délicates, jusqu'au nouveau quartier des Arts. Attention fragile!

Outre l'art verrier, le musée de design et d'art contemporain, (mudac, anciennement Musée des Arts Décoratifs) installé à la Cité depuis l'an 2000, abrite quatre autres collections: céramique, estampes, bijoux et design contemporains. Environ 3000 pièces au total devront être déplacées.

"Ce n'est pas énorme, mais s'y ajoute la fragilité de la collection d'art verrier contemporain. Avec ses pièces en trois dimensions, parfois très lourdes, elle est la plus importante et la plus complexe à déménager", raconte la conservatrice Amélie Bannwart à Keystone-ATS.

Composée de quelque 700 pièces, elle a été débutée il y a près de 50 ans grâce à un couple de mécènes de la Riviera, séduits par cette discipline artistique nouvelle. Ils ont systématiquement fait don au mudac des oeuvres acquises, et continuent d'enrichir la collection, rappelle-t-elle.

Transporteurs d'art sollicités

Une quarantaine d'oeuvres volumineuses et fragiles sont exposées de façon permanente au dernier étage du musée. "Leur déplacement va nécessiter passablement de manutention et une sacrée logistique", explique la conservatrice.

Car, aussi pleine de charme soit-elle, la maison Gaudard n’a pas été conçue pour accueillir un musée, avec son minuscule ascenseur et une porte d'entrée de 80 cm de large. Certaines oeuvres ont d'ailleurs été introduites par la porte-fenêtre du dernier étage. Des oeuvres empruntées temporairement pour des expositions sont même arrivées par hélicoptère, évoque Mme Bannwart.

Le mudac va lancer sous peu un appel d'offres pour trouver un transporteur d'art. L'entreprise devra être en mesure de construire des caisses ad hoc pour l'emballage de certains objets. Il s'agira également d'organiser le transport des nombreuses pièces conservées dans un dépôt extérieur de la banlieue lausannoise, faute de place à la maison Gaudard.

Inventaire minutieux

Actuellement, les équipes du musée commencent par emballer les objets les plus petits. Les inventaires viennent d'être remis à jour: "Il s'agit d'être au clair avec les dimensions et le poids des oeuvres afin d'évaluer au mieux les besoins en matière de caisses, de volume des camions, etc.", note Mme Bannwart.

Chaque pièce doit par ailleurs être examinée avec minutie. "La moindre trace de doigts, fêlure ou petit défaut doivent être consignés dans un constat d'état, ce qui prend un temps considérable".

Traitement spécial

Certaines oeuvres nécessiteront un traitement tout particulier. "LucidLove", la suspension en forme de bulles de savon entremêlées des frères néerlandais des "Verhoeven Twins", ne sera pas des plus faciles à transporter, tout comme les œuvres de la Japonaise Niyoko Ikuta, extrêmement fragiles. Ou encore les ballons de Matteo Gonet, complexes à décrocher et déplacer, cite-t-elle.

Défi un peu différent en ce qui concerne "l'ampoule de Livermore" de Maxime Bondu qui éclaire nuit et jour l'un des escaliers au mudac. Cette veilleuse fait écho à son inspiratrice américaine qui brûle sans interruption depuis plus de 110 ans dans une caserne de pompiers en Californie.

"Tout comme la flamme olympique, cette ampoule à incandescence ne doit jamais s'éteindre. Nous devrons la transporter à Plateforme10 probablement branchée à une batterie", sourit la conservatrice.

D'abord les humains

Les collaborateurs seront cependant les premiers à déménager à Plateforme 10 d'ici la fin de l'année. "Nous aurons les clés en novembre. Puis il faudra tout préparer pour accueillir les oeuvres à partir du printemps 2022. Elles seront réunies dans de vastes dépôts au sous-sol, ce qui sera bien plus pratique", souligne Mme Bannwart. En parallèle, le musée planche sur les expositions qui inaugureront Plateforme 10 en juin 2022.

Les équipes des trois musées qui seront réunis sur le site proche de la gare (mudac, Musée cantonal des beaux-arts et le Musée de l’Elysée, photographie) travaillent ensemble depuis de nombreux mois pour cibler ce qui pourra être mutualisé (auditoires, espaces de travail, matériel).

Balades design

En attendant, une série de rendez-vous feront le pont entre la fête des 20 ans du mudac et son emménagement à Plateforme 10. Pour garder le contact avec son public, le musée prévoit notamment d'organiser des balades urbaines avec en point de mire le mobilier urbain, dont les bancs publics qui offrent, en ville de Lausanne, de nombreuses esthétiques, dignes d’être analysées.

ats

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