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Le Conseil fédéral veut une campagne de test massive

Tous les tests effectués dans les pharmacies ou les centres de tests devraient être gratuits dès le 15 mars (archives) © KEYSTONE/CYRIL ZINGARO
Tous les tests effectués dans les pharmacies ou les centres de tests devraient être gratuits dès le 15 mars (archives) © KEYSTONE/CYRIL ZINGARO
"Si nous pouvons progresser avec les tests, nous pouvons avancer avec les ouvertures", a indiqué le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
"Si nous pouvons progresser avec les tests, nous pouvons avancer avec les ouvertures", a indiqué le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
"Si nous pouvons progresser avec les tests, nous pouvons avancer avec les ouvertures", a indiqué le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
"Si nous pouvons progresser avec les tests, nous pouvons avancer avec les ouvertures", a indiqué le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 05.03.2021


La réouverture devrait s'accompagner d'un renforcement massif des dépistages. Les tests seront gratuits. Le Conseil fédéral a mis en consultation vendredi sa proposition, qui devrait coûter plus d'un milliard à la Confédération.

Le dépistage est un élément central de la lutte contre la pandémie. Il permet d'interrompre les chaînes d'infection de manière ciblée. Le Conseil fédéral a décidé de passer à l'offensive dans l'optique de l'assouplissement des mesures prévu dès le 22 mars.

"Si nous pouvons progresser avec les tests, nous pouvons avancer avec les ouvertures", a indiqué le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. La stratégie du Conseil fédéral repose sur trois piliers: les tests, la vaccination et les ouvertures.

Autotests

Tous les tests effectués dans les pharmacies ou les centres de tests seront gratuits dès le 15 mars, même pour les personnes ne présentant pas de symptômes. Ce sera également le cas pour les frontaliers.

Le Conseil fédéral veut par ailleurs donner à chaque personne cinq autotests gratuits par mois. Ceux-ci pourraient être disponibles d’ici "quelques semaines", s'il est vérifié qu'ils sont suffisamment fiables, a souligné M. Berset. Ils seront disponibles en pharmacie, afin de s'assurer qu'une personne n'en récupère pas plus de cinq par mois et les tests supplémentaires seront facturés.

Cette nouvelle stratégie est rendue possible par les capacités de dépistage et des laboratoires qui sont désormais suffisantes. Jusqu'à maintenant, "on a dû faire avec le manque de tests", a regretté le conseiller fédéral. Par ailleurs, les nouveaux variants du virus se répandent de plus en plus largement, ce qui appelle à un renforcement de la prévention et la détection précoce des foyers d'infection.

Plus d'un milliard de francs

La Confédération finance pour l'instant les tests des personnes symptomatiques et asymptomatiques dans les EMS, les écoles et dans le cadre de la lutte contre les flambées locales. Elle prendrait désormais en charge les coûts de tous les autres tests.

Les coûts de cette campagne de dépistage sont estimés à plus d'un milliard de francs pour 2021. Cette somme est conséquente, mais ne représente "qu'une fraction de ce que représentent les coûts pour la société des mesures de confinement", a précisé le Fribourgeois.

Dans les écoles et les entreprises, des tests à intervalles réguliers devraient être menés. Ils se feront sur la base de prélèvements salivaires, analysés ensuite de manière groupée. Cela doit permettre de réduire considérablement la quantité de matériel et le temps nécessaire pour l'analyse. L'objectif est que 40% de cette population mobile soit testée régulièrement.

Les tests répétés dans les entreprises ne remplacent pas les concepts de protection, mais servent de protection supplémentaire, précise le Conseil fédéral. La participation à ces tests sera volontaire. Les entreprises qui testent 80% du personnel sur place chaque semaine devraient pouvoir être exemptées de l'obligation de mettre en quarantaine les personnes contacts, a indiqué Alain Berset.

Masques toujours nécessaires

Cette campagne de test comporte des risques, prévient toutefois le gouvernement. Chaque résultat de test n'est qu'un instantané de la situation et les autotests sont nettement moins fiables que les tests PCR.

Alain Berset a appelé la population à rester "très prudente" et à respecter les règles d'hygiène. "Il faut faire attention à un faux sentiment de sécurité", a-t-il plaidé. Si un test est négatif, "il faut continuer encore et toujours à respecter les règles de base": distance, port du masque et hygiène des mains. "Ce sont des éléments extrêmement importants pour bien se protéger", a insisté M. Berset.

Les personnes ayant un test rapide ou un autotest positif doivent passer un test PCR et s'isoler immédiatement. La question de savoir si un résultat de test négatif peut être défini comme une condition préalable à la participation à certains événements ou à l'accès à certaines zones reste ouverte.

Vivre avec l'incertitude

Cette campagne de tests aura une incidence sur les chiffres quotidiens. "Si on teste trois fois plus, évidemment que le nombre de cas positifs sera plus élevé, mais ça ne veut pas dire que la situation s’est dégradée", a précisé le conseiller fédéral. La situation est sous contrôle, mais reste fragile. Il est impossible toutefois de prévoir comment elle va se développer. "On doit encore et encore vivre avec cette incertitude", a admis M. Berset.

Le Conseil fédéral prendra une décision définitive le 12 mars. Une dizaine de cantons avaient déjà soumis en février à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) leurs concepts pour des tests de masse préventifs.

Avec l'économie

L'Union suisse des arts et métiers (USAM) s'est réjouie, dans un communiqué, que le Conseil fédéral ait suivi sa demande de procéder à des tests supplémentaires. Mais l'USAM exige la levée des restrictions et l'ouverture complète de l'économie, avec des concepts de protection.

Pour economiesuisse, il appartient désormais aux cantons d’introduire ces tests à large échelle rapidement. "Le secteur privé peut apporter son soutien en matière de savoir-faire et de logistique", souligne l'organisation dans un communiqué.

ats

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