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"La répression doit cesser", affirme l'émissaire de l'ONU

Christine Schraner Burgener n'a pas demandé au Conseil de sécurité des sanctions internationales contre la junte militaire (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Christine Schraner Burgener n'a pas demandé au Conseil de sécurité des sanctions internationales contre la junte militaire (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Christine Schraner Burgener n'a pas demandé au Conseil de sécurité des sanctions internationales contre la junte militaire (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Christine Schraner Burgener n'a pas demandé au Conseil de sécurité des sanctions internationales contre la junte militaire (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 05.03.2021


L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener, a affirmé vendredi au Conseil de sécurité que la "répression devait cesser". La Zurichoise n'est toutefois aller jusqu'à demander des sanctions internationales contre la junte militaire.

"Votre unité est plus que jamais nécessaire sur la Birmanie", a-t-elle ajouté lors d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, selon son discours diffusé à des médias. L'émissaire a rappelé sa demande faite il y a une semaine à la communauté internationale de ne "pas donner de légitimité ou de reconnaissance" au régime militaire qui a procédé au coup d'Etat du 1er février.

Aucune déclaration commune du Conseil ne sera publiée ce vendredi, ont indiqué à l'AFP des diplomates sous couvert d'anonymat, en évoquant cependant des négociations à venir la semaine prochaine sur un projet de texte britannique.

"Nous devons faire preuve de fermeté et d'opportunisme pour pousser à l'arrêt de la violence et au rétablissement des institutions démocratiques en Birmanie", a aussi fait valoir Christine Schraner Burgener. "Nous devons dénoncer les actions des militaires, qui continuent de porter gravement atteinte aux principes de cette Organisation et ignorent nos signaux clairs pour les faire respecter", a insisté la Zurichoise.

Agir maintenant

"Nous devons agir maintenant. Le retour à l'isolement apportera des souffrances économiques et politiques que les gens ne méritent pas" et "les implications régionales sont imminentes", a-t-elle averti, en demandant au Conseil d'entendre les "appels désespérés" du peuple birman.

"Le temps des demi-mesures est passé. L'avenir de la Birmanie, en tant qu'État prospère, stable, unifié et ouvert, ne peut être construit sur la suppression ou l'exclusion des minorités ou des communautés vulnérables", a aussi affirmé l'émissaire en évoquant le sort de la minorité musulmane des Rohingyas, victimes en 2017 d'un "génocide", selon l'ONU.

Mercredi, lors d'une conférence de presse, Christine Schraner Burgener avait appelé les "Etats membres (de l'ONU à) prendre des mesures très fortes". Elle avait précisé avoir eu une discussion avec l'armée pour l'avertir que "le Conseil de sécurité pourrait prendre des mesures importantes, fortes". "La réponse a été 'Nous avons l'habitude des sanctions et on a survécu à ces sanctions dans le passé'", avait alors précisé l'émissaire.

"Nous n'en sommes pas encore au stade où des sanctions du Conseil de sécurité sont possibles", a indiqué un diplomate sous couvert d'anonymat, en imaginant mal un consensus actuellement avec la Chine et la Russie, principaux soutiens de la Birmanie.

Tournée en Asie

Dans un communiqué vendredi, l'ONG Human Rights Watch a réclamé que le Conseil de sécurité décide d'une "action réelle" avec "des sanctions ciblées contre les dirigeants militaires responsables du bain de sang" en Birmanie, et "un embargo sur les armes".

L'émissaire de l'ONU, à qui la junte interdit de revenir dans le pays jusqu'à présent, a enfin indiqué vendredi prévoir une tournée prochaine en Asie, si la pandémie de Covid-19 le permet.

ats, afp

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