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En entrant à la Tuilière, le LS va changer d'ère

Les joueurs du Lausanne-Sport à l'entraînement dans leur nouveau stade © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Les joueurs du Lausanne-Sport à l'entraînement dans leur nouveau stade © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le Stade de la Tuilière pourra accueillir 12'000 spectateurs © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Le Stade de la Tuilière pourra accueillir 12'000 spectateurs © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Giorgio Contini et le LS sont prêts à accueillir Young Boys dans leur nouveau stade dimanche © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Giorgio Contini et le LS sont prêts à accueillir Young Boys dans leur nouveau stade dimanche © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le Stade de la Tuilière a fière allure © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Le Stade de la Tuilière a fière allure © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 27.11.2020


C'est à huis-clos que le Lausanne-Sport inaugurera le Stade de la Tuilière contre Young Boys dimanche (16h00) en Super League.

Une arène de 12'000 places qui doit concrétiser le passage à l'ère moderne du club détenu par Ineos.

Il n'y a évidemment pas grand-chose d'idéal dans cette transition. Le Lausanne-Sport va entrer à la Tuilière aussi discrètement qu'il a quitté la Pontaise il y a trois semaines contre Lugano. Face à YB, cela sera "un match inaugural plus qu'une inauguration", reformule Patrice Iseli, chef du Service des sports de la Ville de Lausanne. Une "ouverture", choisit Vincent Steinmann, directeur marketing et commercial du LS.

Si l'histoire retiendra la date du 29 novembre, le public patientera pour vivre ses premières émotions dans ce nouvel écrin, un gros kilomètre plus au nord que la vénérable enceinte des Plaines-du-Loup.

La Pontaise avait soixante-six ans, plus de la moitié de l'histoire du LS, fondé en 1896. "Pour le club, ce déménagement change tout, lance Vincent Steinmann. La Pontaise aura vécu vingt ans de trop et était devenue inadaptée." Surtout depuis que le Lausanne-Sport est passé dans l'ère de la modernité, avec sa reprise par Ineos en 2017.

Un chantier de trois ans

A quelques semaines près, le timing du rachat du club lausannois a coïncidé avec le lancement du chantier, sur les hauts de la ville. Le projet était planifié depuis plusieurs années, s'inscrivant dans la politique de développement de la municipalité dite "Métamorphoses".

Le stade, rien que lui, a eu un coût: la Ville a investi 80 millions de francs, auxquels contribuera le Canton à hauteur de cinq millions, sous réserve de l'approbation du Grand Conseil. Ineos a également apporté sa part, sans que le montant ne soit connu.

Un chantier de trois ans donc, dont l'interruption au printemps en raison du coronavirus a reporté l'inauguration prévue en début de saison. Quelques mois de retard qui ne changent pas grand-chose. Le LS l'avait compris suffisamment tôt: la première dans ce nouveau stade n'aura rien de tel.

Avec 5000, 1000, 300 ou 15 spectateurs, la Tuilière était de toute manière lésée. "L'inauguration, ce sera pour quand on pourra remplir le stade en mode festif, en y passant un vrai bon moment", balaye Vincent Steinmann, qui entend bien tirer tout le potentiel de cette nouvelle enceinte.

Car pour le Lausanne-Sport, ce changement de domicile est surtout le signe d'un club qui veut grandir. Depuis l'arrivée d'Ineos, il est descendu en Challenge League et a mis deux ans à remonter dans l'élite, mais il s'imagine bien s'y établir de façon pérenne.

Le stade pensé "à l'anglaise" doit lui donner ce crédit. Avec ses 12'000 places assises, et 12'544 en "configuration championnat" avec le secteur debout, il sera non seulement un outil sportif, mais également un élément de développement du club.

"Dix fois plus de revenus"

Si la Ville de Lausanne en est le propriétaire, c'est bien Ineos qui a la mainmise sur l'enceinte. "Le stade est magnifique et correspond encore plus à que ce que nous en attendions, se félicite Patrice Iseli, chef du Service des sports de la Ville. Les nouveaux propriétaires ont amélioré plein de choses en apportant des modifications au projet de base."

Le groupe pétrochimique établi à Rolle s'est aussi vu confier un mandat d'exploitation de quinze ans, un partenariat qui était toutefois déjà convenu avec l'ancien propriétaire Alain Joseph.

Mais c'est Ineos qui a signé le contrat. Il en a profité pour habiller le stade aux couleurs du Lausanne-Sport: logo géant visible de l'extérieur, sièges aux différents tons de bleu et blanc, par exemple. Cela sera bien le stade du LS plus que celui de Lausanne, même si la Ville dispose de certaines possibilités pour utiliser le stade (par exemple, en cas de besoin lors de la Fête fédérale de gymnastique en 2025).

Et le club compte bien s'appuyer sur cet écrin pour voir plus grand. "Nous imaginons pouvoir générer au moins dix fois plus de revenus qu'à la Pontaise, notamment à travers la billetterie et l'hospitalité, ainsi qu'avec une attractivité complémentaire que ce stade peut engendrer, détaille Vincent Steinmann. Si quelqu'un veut y organiser un concert ou une assemblée, tout passe par le club. Le champ des possibles est important."

Surtout, avec un pub et un restaurant à l'intérieur du stade, l'expérience du public figure parmi les principales préoccupations du directeur marketing. Mais pour la mesurer, il faudra patienter encore quelques mois...

ats

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