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Ecosse: Humza Yousaf élu par les indépendantistes pour devenir Premier ministre

Humza Yousaf doit succéder à Nicola Sturgeon (archives). © KEYSTONE/EPA SCOTTISH GOVERNMENT/SCOTTISH GOVERNMENT / HANDOUT
Humza Yousaf doit succéder à Nicola Sturgeon (archives). © KEYSTONE/EPA SCOTTISH GOVERNMENT/SCOTTISH GOVERNMENT / HANDOUT
Humza Yousaf doit succéder à Nicola Sturgeon (archives). © KEYSTONE/EPA SCOTTISH GOVERNMENT/SCOTTISH GOVERNMENT / HANDOUT
Humza Yousaf doit succéder à Nicola Sturgeon (archives). © KEYSTONE/EPA SCOTTISH GOVERNMENT/SCOTTISH GOVERNMENT / HANDOUT


Publié le 27.03.2023


Les indépendantistes écossais ont choisi lundi Humza Yousaf pour succéder à Nicola Sturgeon et devenir nouveau Premier ministre. Il a promis de conduire l'Ecosse vers l'indépendance dès cette génération.

Agé de 37 ans, ce proche de Nicola Sturgeon hérite de la délicate mission de relancer un mouvement indépendantiste en perte de vitesse qui se heurte au refus obstiné de Londres d'autoriser la tenue d'un nouveau référendum.

Jusqu'alors ministre de la Santé, il devient le premier musulman à diriger un important parti politique au Royaume-Uni. Il doit être élu mardi Premier ministre par le Parlement local à Edimbourg.

"Nous serons la génération qui obtiendra l'indépendance pour l'Ecosse", a lancé Humza Yousaf dans son discours, soulignant que "le peuple" écossais a "besoin de l'indépendance dès maintenant, plus que jamais".

A l'issue d'un scrutin interne déclenché par la démission surprise de Nicola Sturgeon le mois dernier après huit ans en poste, il s'impose face à la ministre des Finances Kate Forbes, aux positions conservatrices controversées, et Ash Regan, une ancienne membre du gouvernement local.

52,1% des voix

Aucun candidat n'ayant recueilli plus de 50% des suffrages dans ce scrutin où les électeurs classent les candidats par ordre de préférence, il s'est imposé au deuxième décompte, recueillant 52,1% des voix. Plus de 50'000 membres du SNP ont participé au vote, pour un corps électoral comptant un peu plus de 72'000 membres.

Le gouvernement local de l'Ecosse, territoire comptant 5,5 millions d'habitants, est compétent sur de nombreux sujets dont l'éducation, la santé et la justice. Plus largement, ce scrutin est potentiellement lourd de conséquences pour l'avenir du Royaume-Uni, dont les divisions entre ses quatre nations constitutives (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) ont été aggravées par le Brexit.

Référendum de 2014

Mais le soutien à l'indépendance, au coeur du programme du SNP, un parti ancré à gauche, stagne. Selon une enquête d'opinion YouGov du 13 mars, 46% des sondés se prononcent pour l'indépendance (contre 50% le mois dernier). En incluant les indécis, la proportion chute à 39%.

Lors du référendum organisé en 2014, 45% des Ecossais avaient voté pour l'indépendance.

La cause indépendantiste avait pourtant été relancée par le Brexit, auquel s'étaient opposés 62% des Ecossais, le SNP voyant dans une rupture avec Londres le moyen de revenir dans l'Union européenne.

Selon Humza Yousaf, trop de temps a été consacré à souligner les échecs du gouvernement britannique à Londres et pas assez à créer une vision pour une Ecosse indépendante. Il s'est engagé lundi à lancer un mouvement populaire en faveur de l'autodétermination.

Changement de genre

Selon l'institut Ipsos, Kate Forbes était la candidate préférée des Ecossais, avec 27% d'opinions favorables, contre 22% pour Humza Yousaf et 14% pour Ash Regan.

Mais au sein du SNP, Humza Yousaf arrivait en tête, avec 38%. Kate Forbes n'est pas loin derrière avec 37% (22% pour Regan).

Kate Forbes a eu un démarrage de campagne difficile en raison de ses opinions conservatrices. Elle est membre de l'Eglise libre d'Ecosse, qui est opposée au mariage homosexuel et à l'avortement.

Humza Yousaf incarnait la continuité avec des positions progressistes sur les questions de société et ancrées à gauche sur l'économie, souhaitant par exemple augmenter les impôts des plus riches. Il était critiqué pour son bilan dans ses différents postes dans le gouvernement écossais.

Nicola Sturgeon, 52 ans, a annoncé sa démission le 15 février à la surprise générale, expliquant qu'elle ne disposait plus de l'énergie nécessaire après huit ans au pouvoir.

Elle s'était aussi retrouvée en difficulté après que Londres a bloqué une loi controversée facilitant le changement de genre. Cette loi devait permettre la reconnaissance du changement de genre, sans avis médical et dès 16 ans.

La Cour suprême britannique a, de plus, jugé l'an dernier que le gouvernement écossais ne pouvait pas organiser un nouveau référendum sans l'accord de Londres. Mais Nicola Sturgeon a affirmé qu'elle avait "toute confiance" sur le fait que son successeur parviendrait à mener l'Ecosse à l'indépendance.

ats, afp

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