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Biden a parlé pour la première fois au roi d'Arabie saoudite

Joe Biden a prévenu qu'il entendait "recalibrer" sa relation avec Ryad, en ne parlant qu'au roi et non à MBS, homme fort du royaume (archives). © KEYSTONE/AP/Evan Vucci
Joe Biden a prévenu qu'il entendait "recalibrer" sa relation avec Ryad, en ne parlant qu'au roi et non à MBS, homme fort du royaume (archives). © KEYSTONE/AP/Evan Vucci


Publié le 26.02.2021


Le président américain Joe Biden s'est entretenu jeudi pour la première fois avec le roi Salmane d'Arabie saoudite. Le coup de téléphone doit être suivi rapidement de la publication d'un rapport américain sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Le président américain, qui a rappelé le "partenariat de longue date" et "historique" entre les deux pays alliés, a aussi "souligné l'importance que les Etats-Unis placent dans les droits fondamentaux universels et dans l'Etat de droit", a déclaré la Maison-Blanche. A cet égard, "il a relevé de manière positive la récente libération de plusieurs militants américano-saoudiens et de Mme Loujain al-Hathloul", une militante féministe.

Mais il a aussi évoqué "l'engagement des Etats-Unis à aider l'Arabie saoudite à défendre son territoire face aux attaques de groupes pro-Iran". Le roi l'en a "remercié", selon l'agence de presse officielle saoudienne SPA, qui a aussi noté que Joe Biden s'était engagé à ce que Téhéran ne soit "jamais autorisé à posséder l'arme nucléaire".

Rapport potentiellement explosif

Les deux dirigeants ont discuté des efforts américains pour mettre fin à la guerre au Yémen, où Joe Biden a arrêté le soutien de Washington à la coalition militaire dirigée par Ryad. "Le président a dit au roi Salmane qu'il oeuvrerait pour rendre les relations bilatérales aussi fortes et transparentes que possible", a ajouté la Maison-Blanche.

Le communiqué ne fait pas référence au rapport du renseignement américain sur Jamal Khashoggi, qui devrait mettre en cause le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, malgré les dénégations du royaume. Mais le gouvernement américain avait auparavant fait savoir qu'il serait dévoilé "très bientôt", après le coup de fil entre Joe Biden et le monarque.

Jamal Khashoggi, résident aux Etats-Unis et chroniqueur du quotidien Washington Post, critique du pouvoir saoudien, avait été assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par des agents saoudiens.

Le Sénat américain, qui avait eu accès aux conclusions des services de renseignements de la première puissance mondiale, avait, à l'époque, jugé que le prince héritier était "responsable" du meurtre.

Alors qu'elle laisse planer la menace de nouvelles mesures punitives, le gouvernement américain n'a pas pour l'instant confirmé qu'il était prêt à aller jusqu'à sanctionner le prince. Il y aura "une série de mesures sur la table", a expliqué la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki, sans plus de précision.

Le gouvernement américain a d'ores et déjà prévenu que Joe Biden entendait "recalibrer" sa relation avec Ryad, en ne parlant qu'au roi et non à MBS, homme fort du royaume et interlocuteur privilégié de Donald Trump, et en mettant l'accent sur les droits fondamentaux.

ats, afp

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