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Bluefactory: le parlement ne veut rien changer à la gouvernance

Le Grand Conseil a écarté mardi après-midi un mandat demandant de revoir la gouvernance du quartier d'innovation Bluefactory. Actuellement, la société exploitante est en effet détenues à part égales par la ville et le canton de Fribourg.

Des députés UDC et PLR souhaitaient que le Conseil d'Etat entreprenne des démarches afin d'obtenir la majorité du capital-actions de Bluefactory. © Alain Wicht
Des députés UDC et PLR souhaitaient que le Conseil d'Etat entreprenne des démarches afin d'obtenir la majorité du capital-actions de Bluefactory. © Alain Wicht

NM

Publié le 06.09.2022

Mais un groupe de députés issus des rangs de l'UDC et du PLR souhaitaient que le Conseil d'Etat entreprenne des démarches afin d'obtenir la majorité du capital-actions. L’UDC Nicolas Kolly souligne: «Le fait qu'il y ait une majorité de gauche au Conseil général de la ville de Fribourg et une majorité de droite au Grand Conseil fait que les orientations données pour le développement de Bluefactory ne sont pas les mêmes. Prétendre le contraire, comme le fait le Conseil d'Etat, relève soit de l'incompétence, soit de la naïveté». Au final, le mandat a été écarté par 73 voix contre 25 (2 abstentions). 

Pour bien comprendre ce débat, il faut remonter au 13 juin 2021. Ce jour-là, la population fribourgeoise acceptait à une très courte majorité (50,5% des votants) la recapitalisation de Bluefactory. L’objectif était alors d’injecter 50 millions de francs supplémentaires, à savoir un apport de nouveaux fonds à hauteur de 40 millions et une conversion d’anciens prêts, pour 10 millions, en capital-actions. La ville et le canton de Fribourg devaient chacun payer la moitié de la facture, soit 25 millions de francs. Mais le paiement de la part cantonale a été combattu par le biais d'un référendum parlementaire financier porté par l'UDC et une partie du PLR. De justesse, le peuple a tout de même validé la recapitalisation. 

De son côté, le conseiller d’Etat Olivier Curty relève: «Le mandat proposé se heurte à plusieurs réalités. Tout d'abord, il est difficilement concevable de développer un site d'une telle ampleur en plein centre-ville sans que la ville ne soit intégrée dans le processus décisionnel pour accompagner la zone dans sa dimension de lieu de vie et de culture. Ensuite, il se trouve que la collaboration entre les deux actionnaires fonctionne extrêmement bien, chacun offrant des apports complémentaires». 

L'Exécutif cantonal dit aussi avoir déjà sollicité une détermination de la part de la ville. Celle-ci a fait part de sa position en date du 24 février 2022. Et pour elle, la vente des actions de BFF SA n'est pas à l’ordre du jour. «Il faut être deux pour conclure un acte de vente. Et manifestement, les conditions ne sont pas remplies», constate la libérale-radicale Nadine Gobet, insistant sur l’importance de respecter l’autonomie communale de la ville de Fribourg. Malgré le débat d’hier, la discussion concernant l’avenir de Bluefactory n’est pas terminée. En effet, le Grand Conseil pourrait se prononcer prochainement sur un crédit additionnel pour la construction du bâtiment du Smart Living Lab, pour cause de renchérissement. Un débat qui promet de nouvelles passes d’armes. 

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