Un Grand Fribourg bilingue menace la répartition des langues
La création d'un Grand Fribourg officiellement bilingue, auquel n'adhèrent que des communes francophones, "viole manifestement les principes constitutionnels en la matière", selon la Communauté Romande du Pays de Fribourg (CRPF).
ATS
Cette création "menace la répartition traditionnelle des langues non seulement dans le district de la Sarine mais dans tout le canton", poursuit encore la CRPF.
Celle-ci s’oppose fermement à un projet de bilinguisme institutionnel du Grand Fribourg qui déplace arbitrairement la frontière des langues et met en péril l’équilibre linguistique du canton, a-t-elle indiqué vendredi dans un communiqué. Cela porterait atteinte aux droits des citoyens francophones, notamment en matière judiciaire et scolaire, et entraînerait par ailleurs des coûts importants, a-t-elle ajouté.
La CRPF a également relevé que cette modification "bafoue le droit de chaque commune de pouvoir se prononcer sur son propre statut linguistique". Elle invite le Conseil d’Etat à mettre en chantier sans tarder une loi sur les langues "qu’il promet depuis des années".
L'organisation a rappelé que le projet de fusion du Grand Fribourg toucherait neuf communes en l’état francophones (75'000 habitants) du district, francophone lui aussi, de la Sarine (100'000 habitants). Hormis le chef-lieu cantonal, les autres communes concernées sont Avry, Belfaux, Corminbœuf, Givisiez, Granges-Paccot, Marly, Matran et Villars-sur-Glâne.
Les citoyens se prononceront le 26 septembre de manière consultative sur le projet. En cas d'acceptation, la fusion n'interviendrait pas avant le 1er janvier 2023. Des opposants à ce regroupement ont créé à fin décembre une association.