La Liberté

Les parasites de la propagande

Les opinions du rédacteur en chef de «La Liberté» • Etrange, ce débat autour de la loi fédérale sur la radio et la télévision. On dirait une «Table ouverte» des années 1970 perturbée par un gros orage, à l’époque où, chahutée sur le toit, l’antenne TV renvoyait à l’écran une friture d’images brouillées et de propos inaudibles. Sur la question de la perception de la redevance (votation du 14 juin), le parasitage de la propagande est tel qu’il masque le réel enjeu.

Louis Ruffieux, rédacteur en chef de «La Liberté». © Alain Wicht/Liberté
Louis Ruffieux, rédacteur en chef de «La Liberté». © Alain Wicht/Liberté


Louis Ruffieux

Publié le 05.06.2015

Temps de lecture estimé : 1 minute

Non, nous ne voterons pas sur la grille des programmes de la RTS, sur le salaire du directeur général ou sur le respect ou non, par la SSR, de sa mission de service public. Non, cette votation ne permet pas de régler son compte à une présentatrice météo si lente qu’elle accompagne l’évolution des nuages en temps réel, à un commentateur sportif suffisant ou à un journaliste jugé partisan. Non, il faut le savoir: si la modification de la loi est rejetée, pour le consommateur, le statu quo prévaudra. C’est tout.

Si elle est acceptée, en revanche, les resquilleurs devront trouver un autre objet de délit. Car à quelques exceptions près, tout le monde paiera la redevance, puisque tout le monde ou presque a désormais accès aux prestations du service public sur divers supports. Pour les ménages, la facture baissera d’environ 60 francs par an. Les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel n’atteint pas 500'000 francs ne paieront rien. Trois entreprises sur quatre seront ainsi exonérées. Mais les plus grandes entreprises seront bien davantage taxées qu’aujourd’hui.

Une révolution? Oh non, sire, mais la révolte couve pourtant. Elle est attisée par de grands groupes de presse privés supportant mal l’opulence des moyens, les velléités expansionnistes et parfois l’arrogance des médias «d’Etat». Soufflent aussi sur le feu des idéologues - y compris dans les rangs des référendaires de l’Usam - qui vouent le service public au bûcher. Leur outrageante désinformation sur le scrutin du 14 juin donne-t-elle un avant-goût de ce que serait une information concentrée dans leurs mains si peu scrupuleuses? On en frémit.


Les opinions du rédacteur en chef de «La Liberté»

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