La symphonie de la terre
Portée par le peuple fervent de ses figurants, la première Fête des vignerons du troisième millénaire est un spectacle total et technologique, long comme un rêve embarrassé par ses racines. Notre critique
Thierry Raboud
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Vevey » Ce n’est pas une fête, c’est un barnum céleste. Une bacchanale dédiée aux humbles qui élèvent la terre et nous en font boire la sève. Un hymne démesuré offert à la simplicité. Oui, tout dans ce spectacle appelle l’oxymore, ce mariage des contraires d’où naît le poème. Nous en avons vu les deux pré-générales nocturnes, ce fut un long ébahissement que devrait prolonger la première de ce soir.
Une gageure: remettre en scène, au seuil d’un siècle grisé de technologie, ces vieilles histoires qui fleurent le terroir. Car la Fête des vignerons est une juxtaposition de séquences et de symboles que les célébrations successives ont sédimentés jusqu’à les rendre incontournables – on ne compren