La Liberté

Carton rouge au géant jaune

Publié le 11.06.2021

Temps de lecture estimé : 1 minute

Dans le milieu des années 1980, j’étais l’heureux locataire d’une ferme foraine (premiers voisins à 600 mètres à travers champs). Chaque matin montait la factrice en voiture (huit minutes) ou à pied (vingt minutes de montée dans la forêt) pour nous apporter le courrier et, ça pouvait arriver, prendre le temps de boire un café.

Un jour, elle arriva flanquée d’un homme chronomètre au poing. Il nous fit savoir que notre habitation, trop éloignée du centre du village, ne serait plus desservie que deux fois par semaine. Mais là, un argument absolument inattaquable: notre abonnement à notre quotidien La Liberté!

Depuis, alors que nous avions déménagé au village, nous avons reçu l’annonce brutale de la fermeture du bureau de poste. Les quelques voix s’exclamant que l’on fermait bien plus qu’un office postal furent peu entendues. On nous promit alors un service à domicile, les factrices se chargeant de toutes les opérations jusque-là assumées par La Poste. Ensuite, impossible d’effectuer paiements et encaissements à l’office du bourg voisin.

Puis nous avons dû poser un signal sur notre boîte aux lettres si nous avions une lettre à envoyer. Et, dernière étape (?), les factrices sont dorénavant interdites de prendre en charge quoi que ce soit et si nous avons des lettres à poster, il faut nous inscrire sur un formulaire internet. Mais de qui se moque-t-on?

Passéisme, diront certains. Eh non, simple constat de l’émiettement du service public ces trente-cinq dernières années. Le bon camarade Levrat, eh ben y va avoir du boulot, don!

Martin Chapuis, Villariaz

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