Adieu camarade ouvrier

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Le 2 juin s’est réunie l’assemblée de la construction Fribourg. C’est avec une grande peine que nous avons appris le décès de notre camarade sur un chantier de Châtel-Saint-Denis (LL du 2 juin). Un autre collègue a été gravement blessé et portera, le reste de sa vie, les stigmates de ce triste lundi de printemps. Nous avons perdu un ami, un frère, le voisin d’enfance de notre fidèle vice-président et nous associons notre peine à celle de la famille.

Un ouvrier du bâtiment perd la vie toutes les deux semaines dans notre beau pays. Pour nous, il n’y a qu’un seul coupable: la règle du «vite, vite, pas cher» imposée sur les chantiers. Ça travaille du matin au soir à des rythmes de fous, souvent aussi le samedi pour respecter des délais irréalistes imposés par les maîtres d’œuvre. La sécurité? C’est un peu comme pour les conditions syndicales. Celui qui l’ouvre trop finit au chômage et se trouve un autre job par une boîte temporaire. Etre licenciable en deux jours, ça calme.

Et qui sont ces maîtres d’œuvre? Entre autres, des investisseurs dans l’immobilier, des fonds de pensions, l’industrie mais surtout les collectivités qui sont les clientes principales du génie civil. C’est le souci du rendement qui est bien mis en avant par nos autorités cantonales. Il faut vite construire avant que la conscience des conséquences climatiques ne vous en empêche.

Il semblerait que la valeur boursière d’une vie soit au plus bas dans notre bonheur national brut.

Eric Ducrey, président

secteur construction

Unia Fribourg