La Liberté

Le guide de l'Euro: une résurrection et une dose de «seum»

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des rencontres de la veille, et vous mettent en appétit avant ceux du jour, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

Matthias Davet

Publié le 03.07.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

Quel match mesdames et messieurs! Quel pied! Un 4-2 que personne n’aurait jamais imaginé même dans ses rêves les plus fous. Malgré la différence nette entre les deux équipes, ces dernières se sont livrées un match exceptionnel en fin d’après-midi. Alors qu’on imaginait l’équipe extérieure prendre son envol, celle à domicile s’est bien battue, jusqu’au bout. «Sur une pelouse en parfait état» comme le signale le compte officiel de l’équipe évoluant à l’extérieur, cette dernière s’est quand même imposée comme la logique le voulait.

Et dire que certains ont préféré être scotchés devant leur télévision alors qu’ils auraient mieux fait de regarder comme il faisait beau dehors et que le match de l’année (que dis-je, de la décennie) avait lieu au Stade Municipal d’Yverdon, entre les locaux et le FC Sion. Pas besoin de vous citer les buteurs de ce match, vous les connaissez évidemment tous par cœur (Kabacalman et Lusuena pour les Vaudois, Hoarau, Stojilkovic, Uldrikis - 2x - pour les Valaisans, pour les personnes qui avaient les yeux rivés ailleurs). Je réitère: quelle rencontre entre les deux équipes!

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

La séance de tirs au but de Suisse - Espagne? Non, je ne veux pas en parler. Je suis encore dans le déni. N’insistez pas! Ce match n’a pas existé dans mon imaginaire. Ce que vous avez bien fait de louper vendredi soir, c’est cette action absolument grotesque de Ciro Immobile lors de l’ouverture du score italienne face à la Belgique. Touché après un contact avec Thomas Vermaelen dans la surface de réparation, l’attaquant de la Lazio de Rome reste quelques secondes à terre et se roule, tout en se tenant le pied. Juste le temps pour son coéquipier Nicolo Barella d’inscrire une (superbe) réussite. Un but bien plus efficace que tous les sprays refroidissants des médecins de club puisque Ciro Immobile s’est relevé pour aller célébrer avec toute son équipe. Une résurrection à en faire pâlir Jésus lui-même.

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

Bon, si vous insistez… Il faut bien le mentionner à un moment ce quart de finale qui a brisé le cœur de tous les supporters suisses. Et ce dont vous allez entendre parler aujourd’hui, ce sont de nos voisins français. Leur pétition pour faire rejouer France – Suisse a-t-elle abouti? Que nenni. Cette fois, c’est le plus grand quotidien sportif de l’Hexagone, L’Equipe, qui fait parler de lui. Et pourquoi? A cause du titre de la fin de leur live-ticker. Les journalistes ont-ils ravalé leur frustration et titré: «Une équipe de Suisse valeureuse battue au bout du suspense par la Roja»? Que nenni (x2). Pour L’Equipe, «L’Espagne venge les Bleus». Alors, à moins que les journalistes français aient eu accès à une causerie dans les vestiaires, il est difficile d’imaginer Luis Enrique hurler: «Allez les gars, cette victoire, on la décroche pour la France! On se doit de les venger!» à ses joueurs. Même Aymeric Laporte, footballistiquement espagnol depuis quelques semaines, n’a vengé personne car il n’a pas participé à la séance de tirs au but. Et au final, qu’importe, puisque ce sont les Français et les Suisses qui l’ont prise, la porte.

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

Maintenant que je suis lancé sur Suisse – Espagne, autant y aller à fond. L’apéro quotidien arrive. Le moment pour vous de prendre la fourchette/cuillère la plus proche, de la faire sonner contre votre verre et de vous lever. L’heure est désormais au discours. Un discours d’éloge, de fierté, dirigé vers Saint-Pétersbourg. Il n’a pas besoin de durer quinze minutes. Dites ce que vous avez sur le cœur, à quel point cette équipe de Suisse vous a rendu fier. Les émotions qu’elle a pu vous procurer. Ce verre, il est pour Vladimir, Granit, Yann, Haris et consorts. Messieurs, vous m’avez fait pleurer comme jamais je n’ai pleuré lors d’un événement sportif.

Lundi soir, au moment où ce cher Yann a détourné le penalty de Mbappé, je n’ai pas vu ce flottement dû à la VAR. Les larmes avaient déjà embué mon regard. Que d’émotions! Et vendredi soir, malgré la déception, je ne pouvais être que fier de cette équipe. Les pleurs du pauvre Ruben Vargas m’ont noué le ventre. Je lui criais à travers le téléviseur qu’il pouvait être fier et qu’il se devait de garder la tête haute. La Nati a été magnifique lors de cet Euro. Bien sûr, tous ces mots ne sont qu’inspiration, à vous de créer votre meilleur discours. Toutefois, je vous demanderai de conclure avec ceci: Merci messieurs et à votre santé!


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