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Guide de l'Euro: un Autrichien omniprésent et le maillot des Pays-Bas

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des rencontres de la veille, et vous mettent en appétit avant ceux du jour, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

Matthias Davet

Publié le 27.06.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

Il était difficile de le louper: David Alaba samedi soir face à l’Italie. Le capitaine autrichien était absolument partout. Sur la pelouse du stade de Wembley, à gauche, à droite, devant, derrière, dans votre salon. Il tirait les corners, les coups-francs et c’est grâce à lui que l’Autriche a tenu aussi longtemps dans le deuxième huitième de finale (2-1 AP). Un vrai duel digne de David contre Goliath. La fronde du capitaine autrichien se situait dans son brassard et son courage émanait de ses coéquipiers. Il était tellement partout que, sur l’ouverture du score en prolongations de Federico Chiesa, il dévie même la balle avant que celle-ci rentre. Cela n’a néanmoins eu aucun impact car l’enchaînement du joueur de la Juventus aurait de toute façon terminé au fond des filets. De son côté, Fernando Chiesa, avec cette réussite, a remis l’église au milieu du village.

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

Si vous n’avez pas regardé le match Pays de Galles – Danemark sur la chaîne anglaise de la BBC, il y a des chances que vous ayez loupé l’interview d’après-match de Gareth Bale. Le journaliste lui a d’abord posé des questions basiques sur son match, la fin de tournoi frustrante des Gallois ou une action spécifique du match. Les réponses du joueur du Real Madrid étaient intelligentes et développées. Arrive ensuite la fin de l’interview, ce qu’Internet retient. Le journaliste pose sa dernière question: «Je sais que je vous l’ai demandé hier mais est-ce que c’était votre dernier match avec le Pays de Ga…». Il n’a pas le temps de la terminer que Gareth Bale est déjà parti, est rentré aux vestiaires, a pris sa douche, s’est seché son chignon, a quitté la Johan Cruyff ArenA et avait affrété son jet, direction Madrid. Tout cela alors que le micro du journaliste pendait encore.

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

Plus que ce dont, celui! Le nom que vous risquez d’entendre lundi soir lors du match France – Suisse: Fernando Rapallini. L’arbitre argentin a été désigné samedi pour être au sifflet de ce huitième de finale entre Suisses et Français. Mais pourquoi un arbitre sud-américain pour diriger une rencontre de l’Euro? Monsieur Rapallini était-il par hasard en vacances à Bucarest? Est-il un grand fan de la Roumanie? Que nenni, l’Argentin fait partie d’un échange. Rien à voir avec votre échange linguistique que vous avez fait à l’âge de 10 ans en vous rendant à Biberbrugg dans le canton de Schwytz. Fernando Rapallini n’est pas non plus un otage argentin qui a été échangé contre un bandit de son pays. Il fait partie d’une rocade entre l’UEFA et la CONMEBOL. L’Espagnol Jesús Gil Manzano a effectué le chemin inverse et arbitre en ce moment la Copa America. Un choix qui fait débat en Amérique du Sud: certaines voix s’élèvent sur le continent car elles jugent que les officiels européens ne comprennent pas le style de jeu sud-américain. Dans l’autre sens, Fernando Rapallini n’est pas décrié en Europe: ses prestations lors du match entre l’Ukraine et la Macédoine du Nord ou celui entre la Croatie et l’Ecosse n’ont pas été discutées. Espérons que ce sera toujours le cas lundi dès 21h.

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

Certes, la plupart des yeux des supporters seront braqués sur le match de 21 heures, sur ce choc des titans entre Belgique et Portugal, Lukaku contre Cristiano Ronaldo. Mais, pour vous permettre de briller lors de l’apéro, mieux vaut parler de la confrontation de 18 heures, celle entre les Pays-Bas et la République tchèque (qui, en terme chronologique, se trouve plus proche du verre de blanc (ou de sirop) de 11h). Les Pays-Bas, cette nation incontournable du football européen et mondial, jouent depuis des années en orange. Pourtant, nulle trace de cette couleur sur son drapeau. Alors, pourquoi donc les «Oranjes» portent-ils ce surnom?

Et bien pour le savoir, il faut remonter loin, très loin. Avant même les premières traces de football en Angleterre. A l’origine, les lignes horizontales étaient, de bas en haut, bleue, blanche et… orange. Cela était dû à la fusion de plusieurs régions sous le nom «Pays-Bas» de Guillaume d’Orange-Nassau (1533-1584). Petit à petit, la couleur orange du drapeau s’est transformée en rouge car cette dernière était plus visible en mer. L’armada néerlandaise se retrouve aujourd’hui sur les terrains de l’Euro. Les «Oranjes» doivent toutefois éviter le naufrage face aux Tchèques.


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