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Guide de l'Euro: le football ne rentre pas à la maison

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des rencontres de la veille, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

Matthias Davet

Publié le 12.07.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

Il ne fallait pas être en retard à Wembley dimanche. Après un retentissant «God save the Queen», une douche froide (pas la pluie) s’est abattue sur les Italiens. Le but de Luke Shaw (son premier en sélection) après à peine 117 secondes de jeu (la réussite la plus rapide dans une finale de l’Euro) a fait exulter le stade acquis à la cause anglaise. Les Transalpins, abattus, ne se sont pas créés d’énormes occasions lors de la première mi-temps.

Au retour des vestiaires, les Italiens pressaient mais ne trouvaient pas la faille. Federico Chiesa, à l’heure de jeu, a voulu remettre l’église au milieu du village mais il a buté sur un Jordan Pickford excellent. Sept minutes plus tard, le gardien d’Everton a dû s’avouer vaincu. Marco Verrati, du haut de son mètre 65, a repris de la… tête un corner et Bonucci a bien suivi. Tout était à refaire pour les Britanniques. Sonnés, ces derniers ne pouvaient rien faire et les Italiens méritaient de l’emporter avant les prolongations. Mais, pour la septième fois dans cette phase finale, l’issue de la rencontre allait se décider après le temps réglementaire.

Mais, pour la deuxième fois de l’histoire (la première étant en 1976, victoire de la Tchécoslovaquie sur l’Allemagne de l’Ouest), un Euro allait se décider aux tirs au but. Quelques instants avant la séance, Gareth Southgate a fait entrer les jeunes Sancho (21 ans) et Rashford (23). Un choix tout sauf payant puisqu’ils ont chacun raté leur penalty. C’est finalement Saka, 19 ans seulement, qui a manqué le dernier essai de l’Angleterre. L’Italie est championne d’Europe et le football ne rentre toujours pas à la maison.

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

Ce dimanche devait être une fête dans toute l’Angleterre. La soirée a commencé bien tôt, avec l’arrivée des premiers supporters britanniques vers 15 heures. Dignes d’eux-mêmes, ils n’ont pas hésité à faire couler la bière à flot. Et ce qui devait arriver arriva.

Un peu plus d’une heure avant le début de cette finale, des «fans» (pour ne pas utiliser un mot plus grossier) anglais ont décidé de prendre d’assaut l’antre de Wembley. Bien que n’ayant pas de billets, certains se sont présentés devant les stadiers et ont forcé l’entrée. Des scènes qui n’ont pas leur place lors d’une finale de l’Euro.

La Fédération anglaise, qui montre un intérêt dans l’organisation de la Coupe du monde 2030, devra prendre les mesures nécessaires contre ces hooligans britanniques. Ces derniers avaient déjà fait parler d’eux il y a cinq ans, en France, après de nombreux épisodes de violence dont un particulier, à Marseille face à des casseurs russes.

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

L’Italie méritait-elle vraiment de terminer le match à 11 ? Premièrement, l’action de la dernière minute du temps réglementaire. Bukayo Saka prend de vitesse Chiellini mais l’expérimenté défenseur de la Juventus retient le joueur d’Arsenal. Mais il y a «retenir» et «retenir». Le Transalpin a accroché le Britannique, lancé à pleine allure par le col de son maillot. Une scène qui a fait réagir sur Twitter.

Au-delà des nombreux «memes» des internautes, celui risque de faire revoir son règlement à la FIFA. Comment un tel geste (qui est sévèrement puni au football américain) peut-il avoir sa place sur un terrain ? Un anti-jeu flagrant qui n’a pourtant été sanctionné «que» d’un carton jaune.

En prolongations, Jorginho a écrasé le genou de Grealish mais a également écopé d’une simple biscotte. Parfois, on se demande ce que fait la VAR…

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

Ça y est. Un mois après le match d’ouverture entre l’Italie et la Turquie, cet Euro 2020-1 est terminé. Les apéros des prochains jours seront donc consacrés à un bilan de cette compétition.

Le bilan de la forme déjà. Cet Euro censé fêter les 60 ans de la compétition n’a pas tenu toutes ses promesses. Un impact écologique désastreux, des voyages interminables qui ont eu un impact sur les résultats (les demi-finalistes n’avaient pas bougé lors de la phase de poules) et un scandale sanitaire en pleine pandémie ont laissé un goût très amer à cette «fête».

Heureusement, la beauté du football a rapidement fait oublier tous ces côtés négatifs. Le premier bruyant «Fratelli d’Italia» à Rome, le soulagement après l’image de Christian Eriksen conscient, l’improbable but de Patrick Schick, ce huitième de finale de folie entre l’Espagne et la Croatie, tout cela restera gravé dans notre conscience. Mais, ce que nous allons surtout retenir de cet Euro est ce fameux 28 juin, soir durant lequel la Suisse entière a explosé. Tout le monde se souviendra où il se trouvait lorsque Yann Sommer a arrêté le penalty de Mbappé et a propulsé la Nati et tous ses supporters dans l’euphorie. Et pour toutes ses émotions, merci l’Euro et à dans trois ans en Allemagne.


Le guide de l'Euro

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