La Liberté

Valérie Piller Carrard: «mon engagement a été reconnu»

Interview • Alors que le Parti socialiste fribourgeois a perdu dimanche un siège au Conseil national, celui de la Broyarde Valérie Piller Carrard, de Cheyres, est sauvé. Avec son collègue de parti Jean-François Steiert, elle rempile pour quatre ans sous la Coupole fédérale.

Valérie Piller Carrard: «mon engagement a été reconnu»
Valérie Piller Carrard: «mon engagement a été reconnu»


Propos recueillis par Chantal Rouleau

Publié le 20.10.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

- Comment vous sentez-vous à la suite de votre réélection?

Valérie Piller Carrard: Mes sentiments sont un peu mitigés. Je suis contente bien sûr, mais perdre un siège - surtout au profit de l’UDC - est décevant. C’est pourquoi je ne suis pas à 100% satisfaite de cette victoire.

- Cette élection n’était pourtant pas gagnée d’avance. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en votre faveur selon vous?

Avoir fait ce travail pendant quatre ans et montré aux gens ce dont je suis capable. Visiblement, mon engagement a été reconnu par la population. Il est vrai que les médias ont beaucoup dit que mon siège était menacé. Aujourd’hui, nous avons prouvé que ce n’était pas le cas.

- Les candidatures féminines n’étaient pas très nombreuses. Est-ce que le fait d’être une femme a encouragé les gens à voter pour vous?

Oui, je pense que cela a pu aider. Il y a eu une mobilisation de la part de l’électorat féminin. Je l’ai remarqué tout au long de la campagne.

- Vous avez été bien soutenue dans votre région. Est-ce le résultat de votre travail sur le terrain pendant la campagne?

Je n’ai pas sillonné seulement la Broye, mais tout le canton de Fribourg. Pour moi, le plus important est le contact avec les gens. Cela dit, je suis un peu déçue de mon résultat dans la Broye, et ce, même si j’ai reçu 800 suffrages de plus qu’en 2011. Je m’attendais à un meilleur soutien.

- Pendant ces quatre années à Berne, vous avez souvent été qualifiée de discrète. Comptez-vous être davantage visible?

Oui, c’est clair. Je pense que je vais faire beaucoup de choses différemment. J’ai plus d’expérience, je me suis créé un réseau. Je ne vais en revanche pas changer du tout au tout. Je vais garder ma personnalité. Mais cela n’est pas parce que quelqu’un n’est pas toujours à l’avant de la scène qu’il ne fait pas le travail.

- Sur quels dossiers avez-vous l’intention de vous profiler?

Au sein de la commission des transports et des télécommunications, je me suis notamment engagée - et continuerai à le faire - pour le non dans le cadre de la votation sur le deuxième tube du Gothard, qui aura lieu en février prochain. Au niveau de la région, je vais continuer à m’engager pour l’amélioration des transports publics dans la Broye. Autre thème qui m’est cher qui touche la région mais aussi toute la Suisse: la politique familiale. Je vais me battre afin d’améliorer la conciliation entre vie de famille et vie professionnelle ainsi que le retour de la femme à la vie active.

- Si Jean-François Steiert est élu au Conseil d’Etat fribourgeois, vous pourriez prendre sa place de leader socialiste au Conseil national. Êtes-vous prête à assumer ce rôle?

C’est un peu prématuré pour en parler. Nous ne savons pas encore ce qui va se passer.

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