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Des femmes en voie de disparition au Conseil fédéral

Conseil fédéral • Journée morose pour les femmes: avec le départ d'Eveline Widmer-Schlumpf, le Conseil fédéral ne compte plus que deux élues, Doris Leuthard et Simonetta Sommaruga.

ATS

Publié le 09.12.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Un sacré pas en arrière, sachant qu'elles étaient quatre sur sept à siéger au gouvernement entre 2010 et 2011. C'est Simonetta Sommaruga qui avait fait basculer l'histoire suisse en succédant à Moritz Leuenberger en 2010. La socialiste avait alors rejoint Micheline Calmy-Rey (PS), Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), offrant la majorité aux femmes.

Une révolution qui n'aura toutefois été que de très courte durée. Johann Schneider-Ammann avait brûlé la politesse à Karin Keller-Sutter en 2010 et le départ de Micheline Calmy-Rey, une année après, a ouvert la voie à Alain Berset.

Sachant le temps qu'elles ont dû attendre pour être majoritaires au sein du gouvernement, cette situation avait fait bondir de nombreuses femmes.

Elisabeth Kopp ouvre la voie

Chronique d'une longue attente: les Suissesses obtiennent le droit de vote et d'éligibilité au niveau fédéral en 1971. Les rangs du Parlement se garnissent alors lentement de représentantes de la gent féminine. La porte du Conseil fédéral leur reste toutefois encore longtemps close.

Les socialistes tentent de la forcer en 1983 en présentant Lilian Uchtenhagen pour succéder à Willy Ritschard. Mais la majorité bourgeoise de l'Assemblée fédérale rejette cette candidature et élit Otto Stich.

Moins d'un an plus tard, la Suisse connaît sa première conseillère fédérale en la personne de la radicale Elisabeth Kopp. Pendant cinq ans, le gouvernement compte une femme contre six hommes. Les déboires de la Zurichoise la poussent à démissionner et, dès 1989, le Conseil fédéral est à nouveau entièrement masculin.

Les femmes y font leur réapparition en 1993 avec la socialiste Ruth Dreifuss. Mais ce ne fut pas une mince affaire. Le Parlement n'a choisi la Genevoise que dans un second temps. Refusant la candidate officielle du PS Christiane Brunner, l'Assemblée fédérale s'est d'abord tournée vers Francis Matthey, qui, après une «semaine de réflexion» et les pressions de son parti, avait jeté l'éponge.

Mme Dreifuss est accompagnée dès 1999 par la démocrate-chrétienne Ruth Metzler. Micheline Calmy-Rey succédant en 2002 à Ruth Dreifuss, la proportion reste deux femmes/cinq hommes.

Coup d'arrêt

Certains croient l'heure d'un rapport trois/quatre arrivée en 2003. Mais c'est l'inverse qui se produit: le Parlement évince Ruth Metzler au profit de l'UDC Christoph Blocher et préfère le radical Hans-Rudolf Merz à sa collègue de parti Christine Beerli pour succéder à Kaspar Villiger.

La socialiste Micheline Calmy-Rey reste alors la seule femme au Conseil fédéral. Elle est rejointe en 2006 par la démocrate-chrétienne Doris Leuthard. Fin 2007, l'Assemblée fédérale décide de ne pas réélire Christoph Blocher et se tourne vers la démocrate du centre, devenue bourgeoise démocrate, Eveline Widmer-Schlumpf. La suite de l'histoire est connue.

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