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La joie de retrouver l’or blanc

Les techniciens suisses ont rechaussé les skis lundi à Zermatt pour préparer au mieux la saison à venir

Loïc Meillard: «Quel plaisir de pouvoir ressentir à nouveau ce sentiment de liberté après dix semaines en salle de force!» © Keystone-archives
Loïc Meillard: «Quel plaisir de pouvoir ressentir à nouveau ce sentiment de liberté après dix semaines en salle de force!» © Keystone-archives

Jean-Frédéric Debétaz

Publié le 10.07.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ski alpin » Les techniciens helvétiques ont repris contact avec la neige lundi à Zermatt. On pourrait presque parler de rentrée des classes. Sur les stories de leurs comptes Instagram, on pouvait ressentir le plaisir de retrouver ce revêtement blanc qui les fait tous saliver.

Ciel bleu immaculé avec le Cervin en toile de fond, une partie de glacier réservée pour eux et la joie d’être à nouveau «en famille», géantistes et slalomeurs ont eu droit à un retour sur neige idyllique. «Quel plaisir de pouvoir ressentir à nouveau ce sentiment de liberté après dix semaines en salle de force!» image Loïc Meillard.

Cette impatience se justifie sûrement parce que les skieurs ont été parmi les premiers à «goûter» aux effets néfastes du Covid-19, puisque la situation s’est emballée fin février/début mars et que leur saison a dû être arrêtée brutalement. Mais au final, la vie des athlètes n’a pas été autant chamboulée que ça. Hormis les tests de matériel au mois d’avril, leur printemps a furieusement ressemblé aux autres printemps. «On a eu dix semaines loin de la neige, raconte Loïc Meillard depuis la terrasse de l’appartement qu’il partage avec Marco Odermatt, Thomas Tumler et Gino Caviezel. Alors oui, on a fini un mois plus tôt, mais on recommence les entraînements deux semaines avant par rapport à une saison normale.»

Vainqueur de trois slaloms l’hiver dernier, régulier sur les skis, Daniel Yule a la banane sans pour autant tomber en pâmoison: «Je suis super content de recommencer, mais en toute franchise le ski libre sur glacier, ce n’est pas ce qui me stimule le plus. Ceci étant, je suis content de retrouver les minipics (les petits bouts de piquet utilisés pour simuler les piquets de porte, ndlr) et de ressentir cette ambiance du groupe. Mais je me réjouis qu’on refasse des choses un peu plus sérieuses à partir de la semaine prochaine.»

Covid-19 oblige, il n’y aura pas de sessions d’entraînement en Amérique du Sud ou en Nouvelle-Zélande, mais une intense utilisation des ressources valaisannes à Zermatt et Saas Fee. Pas de quoi déranger des garçons pourtant habitués à la bougeotte tout l’hiver. «On était déjà restés en Suisse l’été passé, précise le vainqueur du globe du parallèle, Loïc Meillard. L’intérêt de changer de lieu pour les entraînements, c’est d’éviter de tomber dans une forme de routine.»

Les bases techniques

Pour Yule, il va surtout être question de détails cet été: «Durant ces trois semaines, il va falloir reposer les bases techniques sur des tracés de slalom, souligne celui qui est le meilleur Suisse de l’histoire de la discipline. Il y a cinq ou six ans en arrière, j’étais tellement mauvais que c’était facile de faire des corrections. Maintenant, j’arrive à un niveau plutôt correct, mais je remarque aussi que cela me demande davantage mentalement que par le passé. C’est excitant de travailler sur des tout petits détails. Avant je pouvais me dire que je devais travailler parce que la moitié de la manche n’était pas bonne, là c’est un virage qui ne va pas. Aujourd’hui, je travaille pour que tous les virages soient bons, mais c’est très exigeant à tout point de vue.» ats

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