Les liens faibles font notre force
Pour la philosophe Sandra Laugier, notre société tient par les relations ténues qui la composent
Thierry Raboud
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Collectivité » Ce peu de chose qui nous attache à autrui, soudain, est devenu salutaire. Un regard reconnaissant sur un visage masqué. Des solidarités de quartier nées sous les applaudissements des balcons. Une empathie neuve pour ces inconnus qui, malgré tout, ont permis à la société de tenir.
Fragile attention aux autres dont la philosophe Sandra Laugier souligne toute l’importance. En janvier dernier, elle publiait avec Alexandre Gefen un ouvrage collectif intitulé Le pouvoir des liens faibles, dont le propos, prémonitoire, a révélé toute sa pertinence tandis que notre vivre-ensemble se délitait. Pour cette professeure de philosophie à l’Université Panthéon-Sorbonne, les liens ténus qui tissent la trame de notre vie collective sont le fondement même de notre démocratie. Interview.