Otage de sa vie
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Nina Bouraoui » «J’étais triste, sans l’admettre. Je crois que c’est à partir de ce moment que quelque chose s’est décroché de moi.» Cette femme est Sylvie Meyer. Dès les premières pages, elle expose avec justesse sa colère et sa souffrance qui prennent racine tant dans son présent que dans son passé. Elle tente de situer les sources de cette violence qui l’a poussée à se venger sur son patron: «Je ne me suis pas réveillée et je ne me suis pas dit: tiens cette nuit Victor Andrieu va payer l’addition.» Ce n’est pas le contexte de crise économique ou le naufrage de son mariage qui pousse Sylvie à la rupture. Non, ce qui devient intenable est sa compromission morale: sa caricature de patron, qui considère ses employés comme un «vivier», exige de Sylvie de trouver «ceux qui nuisent» à l’entreprise, ce qu’elle fera avec zèle, grisée par le pouvoir.
Dès cet instant, le récit devient un enchaînement logique qui culmine lors d’une soirée. Si la fin du roman traîne un peu en longueur