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Peinture: «Une forte quantité de croûtes», ou les débuts difficiles de l’impressionnisme

150 ans après l’acte fondateur de ce mouvement pictural majeur, le Musée d’Orsay, à Paris, désamorce le mythe en préférant la relecture historique à la simple célébration esthétique. Passionnant!

Présentée en 1874 parmi la petite poignée d’œuvres que l’on qualifierait aujourd’hui d'«impressionnistes», la Matinée de juin, Pontoise de Camille Pissarro (1830-1903). © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Présentée en 1874 parmi la petite poignée d’œuvres que l’on qualifierait aujourd’hui d'«impressionnistes», la Matinée de juin, Pontoise de Camille Pissarro (1830-1903). © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

Thierry Raboud

Publié le 19.04.2024

Temps de lecture estimé : 7 minutes

C’était bien là, pourtant. Entre deux enseignes voulues chics, une volée d’échafaudages balafre la façade à la verrière toujours rouge, dissimulée derrière des panneaux de chantier qui, façon start-up nation, promettent pour bientôt «5000 m2 de bureaux disponibles». Les marteaux piquent, la mémoire passe au 35, boulevard des Capucines.

Là où l’entrepreneur Nadar avait photographié tout le Second Empire, avant de quitter ces locaux devenus trop chers puis de les louer trois ans plus tard à la Société anonyme des artistes, coopérative de peintres et sculpteurs en mal de légitimation et en quête d’acheteurs. Le lieu semblait idéal pour une exposition indépendante, au cœur du Paris des affaires, dans cette bâtisse résolument moderne, ascenseur, éclairage au gaz. «Nous sommes sûrs de réussir. Vous verrez qu’on parlera de nous», forfanta le peintre oublié Bazill

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