Raide Carpet: Et Mohammad Rasoulof est arrivé…
Le cinéaste iranien est parvenu à fuir son pays pour présenter, en Compétition, Les Graines du figuier sauvage. Un pied de nez à la mollahcratie.
Thierry Jobin*
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Planète bleue, terre de contrastes. Tandis que, en Iran, des foules acquises au régime des mollahs, ou contraintes, se rassemblaient pour les funérailles du président Raïssi, tué dimanche dernier dans un crash d’hélicoptère, la Croisette, elle, applaudissait une bonne nouvelle: le cinéaste Mohammad Rasoulof est à Cannes pour présenter, en Compétition, Les Graines du figuier sauvage.
Et d’après ce qui se dit déjà de ce film tourné, comme ses précédents, clandestinement, et dont l’unique projection, vendredi à 15 heures, a été placée sous très haute surveillance, sa présence ajoutera beaucoup à l’émotion. Après la plus longue standing ovation du festival 2024, il aura certainement une très belle place au palmarès.
Il suffit de résumer le sujet du film pour en comprendre son inévitable déflagration. Alors que des manifestations s’intensifient dans la ville, Iman, juge d’instruction à la Cour de Téhéran, sombre peu à peu dans la paranoïa lorsque son arme à feu disparaît. Sou