Chronique: Condamner, ce verbe si souvent conjugué
Le mot de la fin
Angélique Eggenschwiler
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Personne ne sait exactement ce qu’il signifie. «Condamner», ce verbe si souvent conjugué depuis l’invasion russe de l’Ukraine, si souvent réchauffé depuis le choc du 7 octobre. Neuf lettres croassées sans répit sur les plateaux télé, dressées comme un ultimatum au pied de notre esprit critique pour désavouer pêle-mêle les autorités israéliennes, l’agression de Vladimir Poutine ou la corruption en Ukraine. On condamne l’action des militants climatiques comme les propos de Mélenchon, sans oublier tous les acteurs, les stars de la chanson, les animateurs condamnés par l’opinion, leurs collaborateurs et, plus rarement, les tribunaux. «Alors Madame, est-ce que vous condamnez l’attaque du Hamas?»
On condamne comme on s’acquitte, s’absout, comme on fait ses courses
Un joli mot, au fo