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Venezuela: Berne alarmée par les possibles crimes contre l'humanité

La Suisse s'est alarmée à Genève des possibles crimes contre l'humanité au Venezuela quelques heures après le discours de la présidente de la Conféfération Simonetta Sommaruga lors de l'Assemblée générale de l'ONU (image prétexte). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La Suisse s'est alarmée à Genève des possibles crimes contre l'humanité au Venezuela quelques heures après le discours de la présidente de la Conféfération Simonetta Sommaruga lors de l'Assemblée générale de l'ONU (image prétexte). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 24.09.2020


La Suisse est "alarmée" par les possibles crimes contre l'humanité au Venezuela identifiés par la Mission internationale d'établissement des faits. Elle a toutefois salué jeudi à Genève des avancées ces dernières semaines dans ce pays.

Dans un rapport publié la semaine dernière, la Mission indépendante mais mandatée par l'ONU avait directement mis en cause le président Nicolas Maduro et deux de ses ministres, aux côtés des forces de sécurité et de groupes qui leur sont associés. "Il est urgent" de garantir que les responsables des violations des droits de l'homme soient poursuivis, a affirmé devant le Conseil des droits de l'homme une représentante de la mission suisse à l'ONU à Genève.

Elle a aussi déploré que les autorités n'aient pas donné d'accès aux trois membres de ces investigations à leur pays. Elle les a appelées à collaborer davantage.

Pour autant, la Suisse salue des avancées récentes dans la situation dans ce pays. Notamment la décision favorable à une centaine d'opposants prise par Nicolas Maduro il y a quelques semaines, trois mois avant des législatives qui seront largement boycottées par les ennemis du président. Ou encore l'amélioration de l'accès du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme aux centres de détention.

Dans leur rapport, les membres de la Mission avaient affirmé que le chef de l'Etat avait donné des ordres sur les personnes à cibler dans les violations. Ils avaient dénoncé de nombreuses exécutions extrajudiciaires, notamment par une unité de la police dont la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet et la Suisse avaient réclamé le démantèlement.

Rapport visé à l'ONU

Ils ont également mentionné des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées et de la torture. Mercredi devant le Conseil, le Venezuela avait à nouveau rejeté le rapport de la Mission, l'accusant de "saboter" les efforts de Mme Bachelet pour étendre le dialogue avec le gouvernement.

La Chilienne redoutait ce scénario après ne pas avoir été favorable au lancement de ce mécanisme international de suivi quand celui-ci avait été approuvé, préférant une approche par son bureau. Des Etats ont appelé à prolonger le mandat de la Mission, une décision qui pourrait être prise dans moins de deux semaines.

Les trois membres de celle-ci s'en étaient pris également la politisation de la justice et ont demandé aux autorités une investigation indépendante. Ils souhaitent encore que la Cour pénale internationale (CPI), qui avait de son côté ouvert un dispositif préliminaire, se penche sur ce pays.

ats

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