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L'une des performances les plus abouties de l'histoire

Murat Yakin face au "mur" rouge de Berlin: une communion unique. © KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN
Murat Yakin face au "mur" rouge de Berlin: une communion unique. © KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN


Publié le 30.06.2024


Bien sûr, l’Italie fut parfois désolante. Mais au final, il y a un constat irrévocable : samedi à Berlin, la Suisse a livré l’une des performances les plus abouties de son histoire.

Victorieuse 2-0 de l’Italie, tenante du titre, en huitième de finale de l’Euro, la sélection de Murat Yakin a pleinement justifié son statut de favori "secret" du tournoi. "L’histoire n’est pas encore terminée", souligne ainsi avec raison le sélectionneur qui veut croire que le plus beau reste à venir.

Emmenée par deux joueurs de classe mondiale, on veut parler de Manuel Akanji et de Granit Xhaka, la Suisse témoigne depuis le début du tournoi d’un esprit de corps et d’une solidarité sans faille. "Tout le monde a accepté son rôle", relève Murat Yakin. Il y a les cadres comme Yann Sommer, Ricardo Rodriguez, Fabian Schär et Remo Freuler derrière les deux tauliers, un joker de luxe comme Xherdan Shaqiri et les autres qui peuvent, comme le lapin sorti du chapeau du magicien, faire gagner l’équipe. On pense à Kwadwo Duah et à Michel Aebischer contre la Hongrie, à Fabian Rieder contre l’Allemagne et à Ruben Vargas contre l’Italie.

Un but comme un symbole

Auteur de sept buts depuis le début du tournoi par sept buteurs différents, la Suisse dégage une force collective remarquable. Samedi, la magnifique ouverture du score est intervenue à l’issue d’une séquence de 31 passes. Ce but a valeur de symbole. La Suisse n’aura peut-être jamais une individualité qui peut faire toute la différence, un Kylian Mbappé, un Jude Bellingham ou un Jamal Musiala, mais elle peut, sous la régie de l’extraordinaire Granit Xhaka, dessiner des actions de rêve pour un football léché qui peut aussi payer.

Après un automne qui fut aussi triste qu’un hiver sans fin, Murat Yakin et Granit Xhaka ont fait la paix des braves pour un résultat sans doute au-delà de toutes leurs espérances. Chacun a fait un pas vers l’autre. Le sélectionneur a compris la nécessité de jouer avec une défense à trois, une option qu’il rejetait avec tant de force pourtant en 2022. Quant au capitaine, il a compris que Murat Yakin pouvait être, malgré toutes leurs dissensions, l’homme de la situation. Il sait aussi que Murat Yakin, bien davantage que son prédécesseur, pouvait être capable de fédérer à nouveau tout un pays derrière son équipe nationale. La communion que l’on est en train de vivre en Allemagne entre le sélectionneur, les joueurs et leurs fans est unique. A lui seul, le demi-tour d’honneur d’avant-match de Murat Yakin est un délice dont on ne se lassera jamais.

Un problème de riche

Le prochain est agendé pour samedi à 17.30 à Düsseldorf pour le quart de finale. Eliminée il y a trois ans par l’Espagne à ce stade de la compétition dans une rencontre perdue aux tirs au but qu'elle avait disputée sans Granit Xhaka suspendu, la Suisse est désormais confrontée à un problème de... riche. Avec le retour de suspension de Silvan Wdimer, Murat Yakin sera confronté à un choix déchirant. S’il veut vraiment aligner l’Argovien dans le couloir droit, qui doit sortir du onze ? Vargas, l’homme du match contre l’Italie avec son but et son assist, Rieder, si précieux à la récupération et si inspiré avec son pied gauche ou Dan Ndoye, l'homme qui peut jouer partout ? Ou un autre ?

ats

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