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L'Afghanistan craint une catastrophe face à l'avancée du Covid-19

Rien qu'à Kaboul, il pourrait y avoir un million de personnes touchées par le coronavirus. © KEYSTONE/EPA/JAWAD JALALI
Rien qu'à Kaboul, il pourrait y avoir un million de personnes touchées par le coronavirus. © KEYSTONE/EPA/JAWAD JALALI


Publié le 06.06.2020


L'Afghanistan commence à manquer de lits d'hôpital, alors que l'épidémie de coronavirus progresse rapidement. Les autorités disent s'attendre à "une catastrophe" dans ce pays très pauvre.

L'Afghanistan a officiellement enregistré 761 nouveaux cas de Covid-19 sur les dernières 24 heures, portant le total à 19'551. "Quasiment tous nos lits (d'hôpital) sont occupés, nous n'aurons bientôt plus aucune capacité d'accueil, a déclaré samedi aux journalistes le ministre de la Santé Ahmad Jawad Osmani.

Selon des responsables, le nombre de cas s'avère supérieur à celui attendu, y compris à Kaboul, l'épicentre de l'épidémie à laquelle le pays ravagé par quatre décennies de guerre risque de ne plus pouvoir faire face.

"On s'attend à une catastrophe", a renchéri, à la même conférence de presse, le gouverneur de Kaboul Mohammad Yakub Haidary. Dans la seule capitale, il a estimé qu'il pourrait y avoir un million de personnes touchées par le virus.

Corps enterrés de nuit

Jusqu'à présent, le nombre officiel de décès dus au virus pour l'ensemble du pays est de 327. Un nombre qu'il considère comme largement inférieur à la réalité. "Nous avons des informations faisant état de morts suspectes, de gens enterrant des corps de nuit", a-t-il déclaré. "Nous remplissons dix à quinze ambulances de corps chaque jour", a-t-il poursuivi.

Les autorités ont officiellement placé le pays en confinement, mais celui-ci est très largement ignoré. Les travailleurs journaliers préfèrent prendre le risque d'attraper le virus plutôt que de perdre une journée de travail.

Le ministre de la Santé a toutefois annoncé qu'à partir de dimanche des mesures plus strictes seraient mises en place, notamment avec le port du masque et le respect de la distanciation, pour les trois mois à venir.

L'Afghanistan n'a les moyens de tester que de 10 à 20% des personnes soupçonnées d'avoir attrapé le virus, ont reconnu les autorités. Et selon l'ONG International Rescue Committee (IRC), le nombre de cas a été multiplié par huit au mois de mai.

ats, afp

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