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Des destructions "sans précédent" à Gaza, selon l'ONU

Une Palestinienne portant un enfant fuit après de nouveaux bombardements d'Israël sur le camp de réfugiés d'Al Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Une Palestinienne portant un enfant fuit après de nouveaux bombardements d'Israël sur le camp de réfugiés d'Al Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Une Palestinienne portant un enfant fuit après de nouveaux bombardements d'Israël sur le camp de réfugiés d'Al Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Une Palestinienne portant un enfant fuit après de nouveaux bombardements d'Israël sur le camp de réfugiés d'Al Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER


Publié le 02.05.2024


La guerre dans la bande de Gaza a provoqué des destructions "sans précédent". L'ONU estime entre 30 et 40 milliards de dollars le coût de la reconstruction dans ce territoire palestinien ravagé depuis bientôt sept mois par la guerre entre Israël et le Hamas.

"Les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour tout reconstruire dans la bande de Gaza dépassent les 30 milliards de dollars, pouvant aller jusqu'à 40 milliards de dollars", a déclaré Abdallah al-Dardari, directeur du bureau régional pour les Etats arabes du PNUD, lors d'une conférence de presse à Amman.

"L'ampleur de la destruction est énorme et sans précédent (...) C'est une mission à laquelle la communauté internationale n'a pas été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale", a encore dit M. Dardari, également sous-secrétaire général de l'ONU.

Il a ajouté que si la reconstruction de Gaza devait être menée selon le processus traditionnel, "cela pourrait prendre des décennies, et le peuple palestinien n'a pas le luxe de patienter des décennies."

72% des bâtiments endommagés

"Il est donc important que nous agissions rapidement pour reloger les gens dans des logements décents et rétablir leur vie normale sur les plans économique, social, sanitaire et éducatif. C'est notre priorité absolue, et cela doit être réalisé dans les trois premières années suivant la cessation des hostilités."

Le responsable de l'ONU a d'autre part précisé que "72% de tous les bâtiments résidentiels avaient été entièrement ou partiellement détruits". "La reconstruction doit être minutieusement planifiée, efficace et d'une manière extrêmement flexible, car nous ignorons comment la guerre prendra fin" et quel type de gouvernance sera établi dans la bande de Gaza.

Pas encore de réponse du Hamas

Ce rapport intervient au moment où la réponse du Hamas à une proposition de trêve avec Israël se fait attendre. Le document porte sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de Palestiniens détenus par Israël.

Le Hamas étudie dans un "esprit positif" cette proposition, a déclaré jeudi le chef du mouvement palestinien, Ismaïl Haniyeh, dans une conversation téléphonique avec le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel. Un haut responsable du Hamas, Oussama Hamdan, avait déclaré plus tôt que la position du mouvement était pour l'instant "négative", mais que les discussions continuaient.

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, maintient ses exigences, en premier lieu un cessez-le-feu permanent, ce qu'Israël a toujours refusé. En visite mercredi en Israël, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait appelé le Hamas à dire "oui" à un accord qu'il a jugé "extraordinairement généreux" de la part d'Israël.

Bombardements

En l'absence d'avancées, Israël poursuit son offensive meurtrière déclenchée le 7 octobre après une attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien. Au moins 28 personnes ont été tuées en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Des bombardements ont visé le nord, le centre et le sud du territoire assiégé par Israël, en grande partie transformé en champ de ruines. A Khan Younès, des médecins ont commencé à remettre en service l'hôpital Nasser, dévasté par les combats, après avoir reçu du matériel neuf.

"Notre priorité était de rouvrir le service des urgences, nous avons réussi à le rééquiper presque entièrement, en utilisant ce qui est disponible à l'intérieur du complexe, en empruntant à d'autres hôpitaux ou en comptant sur l'aide étrangère", a expliqué le directeur de l'hôpital, Atef al-Hout.

L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes, principalement depuis l'Egypte, via Rafah, dans le territoire de 2,4 millions d'habitants menacé de famine. Les Etats-Unis font pression sur Israël pour laisser entrer plus d'aide humanitaire.

ats, afp

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