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Des activistes pour le climat occupent la Place fédérale

Des militants écologistes ont installé le 21 septembre des tentes sur la Place fédérale, pour donner le coup d'envoi de la semaine "Debout pour le changement". © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Des militants écologistes ont installé le 21 septembre des tentes sur la Place fédérale, pour donner le coup d'envoi de la semaine "Debout pour le changement". © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Des militants écologistes ont installé le 21 septembre des tentes sur la Place fédérale, pour donner le coup d'envoi de la semaine "Debout pour le changement". © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Des militants écologistes ont installé le 21 septembre des tentes sur la Place fédérale, pour donner le coup d'envoi de la semaine "Debout pour le changement". © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Les militants pour le climat occupent la Place fédérale dans le cadre de la semaine "Debout pour le changement". © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Les militants pour le climat occupent la Place fédérale dans le cadre de la semaine "Debout pour le changement". © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER


Publié le 21.09.2020


Des militants pour le climat occupent la Place fédérale depuis lundi matin. Ils protestent contre le système économique et politique, responsable selon eux de la crise climatique. Les autorités bernoises ont décidé d'opter pour le dialogue.

Malgré des demandes d'évacuation de la part de parlementaires bourgeois et des présidences des Chambres fédérales, le gouvernement rouge-vert de la ville de Berne a plutôt choisi de trouver une solution à l'amiable avec les activistes. Il leur a toutefois lancé un ultimatum. Ils devront quitter la Place fédérale d'ici mardi midi, s'ils ne veulent pas être expulsés par la police.

Les activistes ont indiqué lundi en fin de journée que toutes les parties mobiles du camp de protestation seront "mises de côté" jusqu'à mardi midi, pour que la moitié de la Place fédérale soit libre. Le marché de Berne s'y déroule tous les mardis.

Les militants veulent ensuite continuer leur camp sur place. La ville leur propose à la place d'aller s'installer sur la Waisenhausplatz, à 200 mètres de là. Dans un premier temps, elle leur avait offert de prendre quartier à la Schützenmatte, près du centre autonome de la Reitschule, mais les militants avaient refusé.

Semaine d'actions

En guise de coup d'envoi de la semaine "Debout pour le changement", des militants écologistes ont installé leur camp de base à partir de 04h30 sur la Place fédérale, prévoyant de rester toute la semaine. Sur la Bärenplatz, les activistes se sont enchaînés les uns aux autres et ont ainsi bloqué le passage pour les voitures et les bus.

Dans un communiqué commun, la Grève du Climat, Collective Climate Justice et Extinction Rebellion ont indiqué avoir choisi la Place fédérale car c'est selon eux un "symbole de la destruction provoquée par la crise climatique". Dans leur communiqué, ils dénoncent notamment l'octroi de crédits aux compagnies d'aviation et l'investissement des banques suisses dans l'exploitation des énergies fossiles.

Chants à l'arrivée des députés

Lundi était le premier jour de la dernière semaine de la session parlementaire d'automne. De manière pacifique, des centaines d'activistes ont chanté et crié des slogans devant le Palais fédéral à l'arrivée des membres du Conseil national et du Conseil des Etats. Les députés ont pu normalement entrer dans le Palais.

Les réactions des parlementaires ont divergé au micro de Keystone-ATS. "La manifestation doit être écartée tout de suite", a réagi le conseiller national Albert Rösti (UDC/BE). La conseillère nationale Léonore Porchet (Verts/VD) a elle indiqué qu'au vu "des décisions pas du tout suffisantes que prend le Parlement en matière climatique, c'est une pression bienvenue".

Depuis 1925, les manifestations devant le Palais fédéral durant les sessions sont interdites, à l'exception de petits rassemblements non bruyants. Les présidences des Chambres fédérales ont donc demandé aux autorités bernoises qu'elles constatent l'illégalité de cet événement non autorisé et fassent respecter la loi.

En début de soirée, le Conseil national a approuvé par 109 voix contre 83 une motion d'ordre de Thomas Aeschi (UDC/ZG) appelant la ville de Berne à disperser la manifestation. "On ne peut pas tolérer" une telle violation de la loi, a affirmé à la tribune le député zougois.

Dialogue privilégié

La police cantonale bernoise était présente sur les lieux depuis lundi matin. Le directeur municipal de la sécurité Reto Nause (PDC) est allé lundi à midi à la rencontre des militants.

Selon lui, il leur a clairement fait comprendre que la ville n'avait pas donné d'autorisation et que l'action était illégale. Le matin, M. Nause s'était rendu sur les lieux avec le maire vert Alec von Graffenried.

Ce dernier a reconnu au micro de Keystone-ATS être "pris entre deux chaises". Tout en étant d'accord avec la cause des activistes, il a admis que la manifestation était illégale. "On va faire le maximum pour que la session puisse se dérouler sans dérangement", a-t-il déclaré.

Réactions diverses

Greenpeace a annoncé dans un communiqué soutenir les militants et sera présente à Berne cette semaine avec des experts. En outre, l'organisation écologiste va remettre mercredi les signatures de son action collective "Protéger le climat - réguler la place financière" à la Chancellerie fédérale. Cette action demande que les acteurs financiers suisses orientent leurs activités vers la compatibilité climatique.

Pour sa part, le Credit Suisse a estimé dans un communiqué être critiqué "à tort" par les militants. La banque a précisé à Keystone-ATS s'engager "en faveur de la protection du climat". Elle a par exemple déclaré qu'elle a l'intention de consacrer au moins 300 milliards de francs à un financement durable au cours des dix prochaines années.

ats

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